Zacharias Kunuk Scratch
Cinéma

Zacharias Kunuk Scratch

Zacharias Kunuk

Parce qu’il a toujours une caméra coincée dans l’oeil et qu’il filme tout ce qui bouge, Zacharias Kunuk est un historien précieux de la communauté inuit. En enjolivant, avec des fictions, il tient trace du passé. Sa grande épopée, Atarnajuat, l’homme rapide, lui a apporté gloire et succès depuis que le film a gagné la Caméra d’or l’année dernière à Cannes. Les recettes ont dépassé le million de dollars. Mais ce n’est pas d’hier que Kunuk sait allier humour et souffle de la mise en scène pour faire vivre la culture inuit. Il raconte souvent qu’il a acheté son premier équipement vidéo avec l’argent gagné à Montréal grâce à ses sculptures. En 1984, il devient producteur pour IBC (Inuit Broadcasting Corporation) et commence à réaliser des films: From Inuk Point of View, un documentaire sur sa communauté; et des fictions, Qaggiq, sur les liens entre des familles nomades; Nunaqpa, sur la marche vers la chasse; et Saputi, sur la pêche. Il reconstruit ensuite le mode de vie traditionnel de son peuple dans les années 40, avec une série télé, Nunavut (Notre terre), qui lui fait remporter, ainsi qu’à son collaborateur, Norman Cohn, partenaire et trésorier de la maison de production inuit Isuma, le prix Bell Canada en art vidéographique. On lui doit aussi Arviq!, sur l’histoire de la baleine blanche (1998); Nipi (1999), un questionnement sur la démocratie, et Nanugiurutiga (My First Bear) (2000), une fable sur le respect dans la chasse à l’ours. Ce réalisateur a un sens étonnant de l’équilibre entre sérieux et humour, entre thématique ancienne et forme actuelle. Et il n’est pas près de s’arrêter. On n’est jamais mieux servi que par soi-même, dit-on. À découvrir en rétrospective à la Cinémathèque québécoise. Du 11 au 21 juin.

Scratch
D.J., hip-hop, rap, scratch, MC’s.. si toutes ces onomatopées vous disent bien quelque chose, mais que vous ne savez pas comment leur donner une chronologie musicale, Scratch est le film qui fait le tri, mais aussi la lumière. Dans ce documentaire un peu longuet de Doug Pray (Hype!), on comprend pas mal de choses. Avec Hype!, Pray s’était penché sur le mouvement grunge qui ne rendait pas ses adeptes très hop la vie. C’est le contraire avec Scratch, qui présente les scratcheurs comme le futur de la musique américaine. Défilent des grands noms du domaine, dont DJ Shadow, l’incroyable virtuose du vinyle, DJ Q-Bert, et le débonnaire mais dynamo Afrika Bambaataa, fondateur de Universal Zulu Nation. Et tous ont la passion communicative. Drôle de forme musicale qui se pompe à l’air du temps, et qui ajoute à la dimension musicale, celle de la compétition, du concours, et de l’excellence. Instructif. À partir du 14 juin, Ex-Centris.