Men in Black 2 : Jungle en folie
Cinq ans après le succès-surprise de Men in Black, la brigade spéciale de surveillance des activités extraterrestres sur la Terre est de retour. Préposés au bestiaire.
À mi-chemin entre la série télé policière à la NYPD Blues et la bande dessinée de science-fiction, Men in Black 2 remplit son contrat de grosse pochade estivale. Même équipe, même humour, mêmes effets spéciaux: le plaisir est identique, bien qu’un peu éventé, une fois l’effet de surprise passé.
L’histoire, signée Robert Gordon et Barry Fanaro, est quasiment accessoire. On y retrouve l’agent Jay (Will Smith), d’abord flanqué d’un mini-bouledogue fumant le cigare (le personnage le plus drôle du film), puis secondé par l’agent Kay (Tommy Lee Jones) afin de combattre une entité venue d’ailleurs qui a pris les formes sinueuses de Lara Flynn Boyle. Tout le reste (une vague histoire d’amour, la Terre menacée de destruction, la solitude de l’agent secret, etc.) n’est qu’un prétexte à une débauche d’effets spéciaux, ou plutôt de créatures toutes plus bizarroïdes les unes que les autres, gracieuseté de Rick Baker, spécialiste de la bébitte en tout genre.
Un homme à deux têtes, des vers de terre jouant au Twister, des géants visqueux, des nabots velus, des bidules informes et de drôles d’oiseaux: le bestiaire de MIB2 est impressionnant, et on ne lésine pas sur la quantité. Le rythme est à l’avenant, avec 88 minutes bien tassées, et des références à profusion, de Star Wars à Ghostbusters, en passant par The Little Shop of Horrors, Galaxy Quest et E.T. Même Michael Jackson et Martha Stewart viennent faire un tour de piste.
Avec Steven Spielberg à la production et Barry Sonnenfeld à la réalisation (The Addams Family, Get Shorty), ce délire visuel ressemble parfois à un sketch d’Abbott et Costello filmé par Tim Burton. Il en a la folie douce et l’étrangeté, mises en valeur par la musique de Danny Elfman.
Alors, pourquoi reste-t-on sur sa faim? Parce qu’on a du mal à croire à Will Smith en jeunot gaffeur, après son tour de force dans Ali; et surtout parce que Barry Sonnenfeld aligne les scènes avec plus ou moins de bonheur, sans que ça fasse un film pour autant. Ça ressemble plutôt à une suite de sketchs sans queue ni tête. On est loin de s’ennuyer, mais c’est très vite oublié.
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