Lovely and Amazing : Histoires de filles
Walking and Talking de Nicole Holofcener relatait l’histoire de deux copines d’enfance qui voyaient leur relation quelque peu ébranlée par le mariage de l’une d’elles. L’ensemble s’avérait tout à fait charmant et naturel: les répliques étaient vivantes, les situations, cocasses, et les comédiennes étaient dirigées avec doigté.
Walking and Talking
de Nicole Holofcener relatait l’histoire de deux copines d’enfance qui voyaient leur relation quelque peu ébranlée par le mariage de l’une d’elles. L’ensemble s’avérait tout à fait charmant et naturel: les répliques étaient vivantes, les situations, cocasses, et les comédiennes étaient dirigées avec doigté. Idem pour son deuxième opus, Lovely and Amazing. Mais cette fois-ci, ce ne sont pas deux mais quatre filles qui voient leur vie bouleversée par… quoi au juste?
En fait, ces quatre filles sont dès le départ assez névrosées. Jane (l’excellente Brenda Blethyn de Secret and Lies de Mike Leigh) entre à l’hôpital pour subir une liposuccion afin de donner un coup de pouce à sa vie sexuelle. L’aînée, Michelle (Catherine Keener), est une ancienne "homecoming queen" qui ne réussit pas à vivre de son art alors que son mari rêve du jour où elle aura enfin un vrai job. Bourrée de complexes, la cadette Elizabeth (Emily Mortimer) tente de vivre son quart d’heure de gloire à Hollywood. Pendant le séjour de leur mère à l’hôpital, toutes deux doivent s’occuper de leur soeur adoptive Annie (Raven Goodwyn), une Afro-Américaine de huit ans qui a quelques kilos en trop. Crise d’adolescence à l’horizon.
Contrairement à Walking and Talking, Lovely and Amazing met en scène des personnages qui inspirent peu de compassion. Relégués au second rang, les hommes se montrent incompréhensifs ou centrés sur eux-mêmes, à l’exception du jeune flirt de Michelle (Jake Gyllenhaal). Obsédées par leur âge, leur poids et leur sex-appeal, les protagonistes féminines n’inspirent guère davantage notre sympathie. Leurs problèmes superficiels agacent bien rapidement. Quand Elizabeth se tient toute nue devant un collègue acteur (Dermot Mulroney) en lui demandant d’énumérer ses défauts physiques et qu’il s’exécute longuement sans ciller (bien qu’elle soit jolie), on a envie d’applaudir et de crier: "Bien fait pour toi!" La réalisatrice-scénariste ne semble mener ses personnages nulle part, comme si elle ne savait plus que faire d’eux, plus particulièrement celui d’Annie qui se révèle une détestable petite teigne. On sent le drame poindre puis disparaître immédiatement; les situations défilent les unes après les autres sans que cela ne suscite un quelconque changement chez l’une ou l’autre. Pourtant, on ne s’ennuie pas parce que c’est si bien écrit que l’on a parfois l’impression de s’y reconnaître. Pas mal.
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