Reign of Fire : Jouer avec le feu
Cinéma

Reign of Fire : Jouer avec le feu

Il y a de ces films que l’on voudrait éteindre avant que le feu ne se mette aux poudres, avant qu’il n’y ait trop de gâchis. Parce que ça démarre mal, tant ça sent le réchauffé, sinon le surchauffé. Et puis, par chance, on évite l’explosion in extremis, en s’essuyant le front, ébloui momentanément.

Il y a de ces films que l’on voudrait éteindre avant que le feu ne se mette aux poudres, avant qu’il n’y ait trop de gâchis. Parce que ça démarre mal, tant ça sent le réchauffé, sinon le surchauffé. Et puis, par chance, on évite l’explosion in extremis, en s’essuyant le front, ébloui momentanément.

Reign of Fire de Rob Bowman s’aborde comme un des X-Files typiques qu’il a réalisés, avec l’intromission du fantastique dans la réalité. Mais le phénomène prend d’autres dimensions: le chaos planétaire, rien de moins. L’intrigue s’installe dans un Londres contemporain, quand un gamin prénommé Quinn (Christian Bale) rejoint sa mère, une ouvrière, dans un tunnel d’où s’échappe un dragon ancestral qui se reproduit à la vitesse de l’éclair. Avec ses rejetons, il dévaste tout. Vingt ans plus tard, dans un monde post-apocalyptique aux allures médiévales, il ne reste que très peu d’habitants, déchirés entre le désir de se terrer, comme Quinn et son clan, et celui d’occire du lézard, comme Van San (Matthew McConaughey) et ses soldats.

On est loin de la création d’un univers riche qui obéit à des règles logiques. Par exemple, on se gratte la tête en constatant qu’une poignée de braves tuent, avec des moyens sommaires, ces reptiles, alors que l’armée entière a plié les genoux dans la déconfiture. Également, les mesures de protection très appropriées, comme les tenues ignifuges et les tuyaux d’arrosage, cohabitent avec une forteresse aux carreaux fragiles et un potager (source de nourriture parmi les cendres) livré à lui-même. Et que dire d’un hélicoptère qui ne nécessite aucun plein d’essence malgré une utilisation soutenue…

Les amateurs d’effets spéciaux bien dosés seront ravis par ces dragons de haute voltige. Mais pour les fanas de scénarios ciselés et inspirés, attention à l’anémie d’originalité. Dans ce genre de cinéma à la recette éprouvée, les réelles surprises du feu sacré n’abondent pas. Le film n’insulte pas l’intelligence, car le désir de livrer un divertissement honnête est bien présent, surtout dans la façon de rythmer l’action et de l’opposer au développement dramatique.

Tel un forain cracheur de feu, cette créature hollywoodienne embrase l’air succinctement. Voilà une manifestation inoffensive et sans conséquence. Rien pour nous souffler.

Voir calendrier
Cinéma exclusivités