Road to Perdition : Un justicier dans la ville
Cinéma

Road to Perdition : Un justicier dans la ville

Le réalisateur Sam Mendes, on le connaît comme auteur d’American Beauty, énorme succès en 1999, et comme brillant metteur en scène au théâtre (Cabaret). Il a certainement eu les coudées franches pour ce film, Road to Perdition, se payant des acteurs de haut calibre, dont Monsieur Hollywood lui-même, Tom Hanks. Et Mendes a réalisé un film hollywoodien de qualité. Sans innovation ni grand intérêt, mais très bien  fait.

Le réalisateur Sam Mendes, on le connaît comme auteur d’American Beauty, énorme succès en 1999, et comme brillant metteur en scène au théâtre (Cabaret). Il a certainement eu les coudées franches pour ce film, Road to Perdition, se payant des acteurs de haut calibre, dont Monsieur Hollywood lui-même, Tom Hanks. Et Mendes a réalisé un film hollywoodien de qualité. Sans innovation ni grand intérêt, mais très bien fait.

Voici un film noir classique, avec tous les détails de rigueur. On comprend le plaisir d’un réalisateur à faire du polar: le terrain de jeu est sans fond, renouvelable à volonté. Mendes est cependant resté très conservateur en jouant avec les ombres, avec la pluie et la nuit, avec les larmes pudiques et la scène d’action finale et radicale, avec les chapeaux mous qui cachent le visage et les effets de manteaux qu’on ouvre sur une mitraillette. Simple ou très compliquée, peu importe l’histoire; le polar est surtout une trouvaille pour décrire la race humaine. Mendes l’a bien saisi. Ses personnages ont de l’étoffe. Tom Hanks, massif comme un Depardieu, devient charismatique; et dès ses premières phrases, installe son personnage d’homme de main solitaire et têtu, volontairement dur et qui n’a pas froid aux yeux. Il est très sobre et crédible. Dangereux, même. De la trempe d’un Robert Mitchum. Le rapprochement avec les grands du film noir est inévitable: Road to Perdition raconte le règlement de compte de cet homme, Sullivan/Hanks, dans le Chicago des années 30. En pleine gloire d’Al Capone. Une quête où il entraîne son fils aîné (Tyler Hoechlin).

La trame psychologique sur les rapports fils/père n’est pas forcément la plus intéressante, mais encore là, ce sont les compositions des personnages qui rendent le film séduisant. Le garçon de 12 ans est solide comme son père; le patron de Sullivan (et père adoptif), Paul Newman, est un renard qui va perdre de sa superbe; Stanley Tucci, en grand manitou, est l’homme d’affaires intelligent et calculateur. Excellent casting, quoiqu’un peu dérangeant dans le cas de Jude Law, très enlaidi sans que cela ne réussisse à lui donner une vraie "gueule" de cinéma. Conrad L. Hall, directeur photo réputé, qui a déjà travaillé avec Mendes, a signé de magnifiques images, avec des cadres spacieux et des teintes sombres et froides, en concordance avec le ton du film.

Voici une histoire de loyauté, à la gloire du mythe américain (mais dont la dernière phrase ne devrait pas plaire à la NRA) et avec son trop-plein de musique. Bref, un film comme on les aime aux Oscars.

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