Tadpole : Baisers volés
Cinéma

Tadpole : Baisers volés

Comédie de moeurs au charme anachronique, Tadpole de Gary Winick met en scène une espèce de plus en plus rare au grand écran: un adolescent brillant et raffiné. Jason Biggs et ses copains n’ont qu’à bien se tenir.

Comédie de moeurs au charme anachronique, Tadpole de Gary Winick met en scène une espèce de plus en plus rare au grand écran: un adolescent brillant et raffiné. Jason Biggs et ses copains n’ont qu’à bien se tenir.

Âgé de 15 ans et féru de littérature française du XVIIIe siècle, Oscar Grubman (Aaron Stanford, jeune premier très prometteur) s’ennuie auprès de ses jeunes camarades. Amoureux d’Eve (touchante Sigourney Weaver), la seconde femme de son père (amusant John Ritter), il se retrouve, après une bonne cuite, au lit avec Diane (aguichante Bebe Neuwirth), l’amie d’enfance d’Eve. Entre deux citations de Voltaire, le candide éphèbe espère malgré tout gagner le coeur de sa belle-mère.

Entre les mains d’un Adrian Lynn, Tadpole eût pu être racoleur et prétentieux; or, cette petite production indépendante, primée lors du dernier Festival de Sundance, possède une simplicité désarmante et un humour plein de finesse (oublions les blagues convenues sur les moeurs des Français…). Film tourné en numérique, la réalisation souffre cependant d’une mise en images terne qu’une touche d’élégance très new-yorkaise (l’action se situe dans l’Upper East Side) réussit presque à pallier. Le sujet, pour le moins délicat, est traité avec intelligence et pudeur. L’incartade entre Oscar et Diane est présentée avec juste assez de piquant pour éviter la plate grivoiserie; la scène de la déclaration d’amour à la belle-mère s’avère empreinte de sobriété et de douce émotion.

Quelque part entre The Graduate – auquel on fait un clin d’oeil gros comme ça! – et Benjamin. Suave.

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