The Kid Stays in the Picture : Fini glacé
Cinéma

The Kid Stays in the Picture : Fini glacé

La vie des gens riches et célèbres laisse rarement le monde indifférent. Surtout quand celle-ci est pimentée de scandales sexuels, d’abus d’alcool et de drogues et, pour relever le tout, d’un peu de sang. Et lorsque ces beautiful people deviennent de mythiques has been, le public en redemande. À ce titre, le légendaire producteur Robert Evans (The Godfather, Chinatown, Love Story, etc.) s’avère un sujet en or.

La vie des gens riches et célèbres laisse rarement le monde indifférent. Surtout quand celle-ci est pimentée de scandales sexuels, d’abus d’alcool et de drogues et, pour relever le tout, d’un peu de sang. Et lorsque ces beautiful people deviennent de mythiques has been, le public en redemande. À ce titre, le légendaire producteur Robert Evans (The Godfather, Chinatown, Love Story, etc.) s’avère un sujet en or. Ayant fait fortune dans la lingerie féminine, cet ancien enfant vedette renaît de ses cendres en 1956 lorsque Norma Shearer le remarque sur le bord d’une piscine du Beverly Hills Hotel et lui offre un rôle dans Man of a Thousand Faces. Conscient de son talent limité, il choisit la voie de la production. Arrêté pour possession de cocaïne et soupçonné de meurtre dans les années 80, Evans, ruiné, publie en 1994 son autobiographie où il relate sans ambages sa montée et sa descente dans le monde merveilleux du cinéma hollywoodien. Présenté à Sundance, puis au dernier Festival de Cannes, The Kid Stays in the Picture, du tandem Brett Morgen et Nanette Burnstein (On the Ropes), se veut le pendant cinématographique de ce bouquin à succès, que narre de sa voix graveleuse et son ton gouailleur l’ex-golden boy.

À l’instar du livre, ragots de plateaux et intrigues galantes – Ali MacGraw, l’une de ses cinq épouses, l’aurait beaucoup marqué – sont la matière première de ce documentaire un brin racoleur et pas objectif pour deux sous (on n’a droit qu’au point de vue de la star). Truffé de photographies qui s’animent grâce à des effets 3D, The Kid… regorge de bouts d’entrevues avec Evans et d’extraits de ses films qui s’enchaînent avec fluidité sur une trame musicale mémorable. Loin d’être une grande leçon de cinéma, le film n’en présente pas moins d’intéressantes anecdotes sur les acteurs et les réalisateurs à l’époque où Evans régnait à la Paramount Pictures (1966-1974). Comme celle d’une jeune Mia Farrow s’inquiétant de la durée du tournage de Rosemary’s Baby… à cause de son impatient fiancé, Frank Sinatra. Produit par Graydon Carter, non moins célèbre rédacteur en chef de Vanity Fair, The Kid Stays in the Picture a le ton beautiful people adéquat; il se laisse regarder avec le même plaisir qu’on éprouve en feuilletant ce magazine.

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