My Big Fat Greek Wedding : Xénofolie
Cinéma

My Big Fat Greek Wedding : Xénofolie

Tout dans le quotidien de Toula Portokalos (Nia Vardalos, également scénariste) la laisse sur sa faim. Son travail dans le restaurant grec familial à Chicago, sa situation matrimoniale (célibataire à 30 ans, une cause perdue pour sa famille), en passant par la difficulté de bien vivre avec des racines qui l’emprisonnent et la limitent.

Tout dans le quotidien de Toula Portokalos (Nia Vardalos, également scénariste) la laisse sur sa faim. Son travail dans le restaurant grec familial à Chicago, sa situation matrimoniale (célibataire à 30 ans, une cause perdue pour sa famille), en passant par la difficulté de bien vivre avec des racines qui l’emprisonnent et la limitent. D’emblée, le personnage résume la situation: "Les gentilles Grecques doivent faire trois choses: se marier avec un des leurs, avoir des bambins grecs et nourrir tout ce monde jusqu’au trépas." Bref, elle aspire à plus. Alors, comment avouer à une grande famille envahissante que son coeur penche pour un étranger, un "xéno", nommé Ian Miller (adorablement campé par John Corbett, de la série Sex and the City)? En ayant une dose de courage…

Nia Vardalos, qui nous sert ici une adaptation de son one woman show (grâce au coup de coeur de Rita Wilson – madame Tom Hanks – pour cette pièce), nous fait profiter de son expérience de vie avec cette comédie légère, basée sur les différences qui flirtent avec les stéréotypes ethniques. Comme cette maison de banlieue inspirée de palais avec statues de stuc, ou encore ce cliché affirmant qu’il n’y a que deux occupations pour les Grecs: les restos et les agences de voyages. Drôle aussi, cette tendance du père (Michael Constantine) à helléniser tous les termes… Le film saupoudre ainsi sans retenue une kyrielle de gags joyeux, mêlés d’assez de finesse dans les détails pour que l’on convienne que ces situations, aussi farfelues soient-elles, peuvent bel et bien exister. Même en poussant un peu. On appuie, encore et toujours, sur l’idée que l’amour abat bien des préjugés, et qu’il faut pour cela mettre de l’eau dans son vin. Les efforts d’intégration d’Ian, qui mènent à ce mariage, méritent à eux seuls une mention d’honneur.

Le réalisateur Joel Zwick, vétéran de moult séries télévisuelles, a filmé sans aucun effet de style cette chronique romantique. Vu le nombre de personnes qui se bousculent à ce mariage, il a probablement laissé de côté des pirouettes de mise en scène. Soulignons que la musique de Chris Wilson et Alexander Janko accentue le plaisir de la fête, avec son côté kitsch et bien typé. Bref, comme l’entend la scénariste, rien de mieux qu’un élément extérieur pour secouer les traditions.

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