Iris
Cinéma

Iris

Apogée et déclin de l’auteure-philosophe Iris Murdoch (Judi Dench et Kate Winslet), d’après deux ouvrages signés par son mari, John Bayley (Jim Broadbent et Hugh Bonneville). Outre sa nature biographique, Poèmes pour Iris peut être également pris comme un intéressant essai sur la maladie d’Alzheimer. Mais le fait qu’on y ébauche le portrait d’une femme à l’esprit libre et vif, passionnée des mots comme ultime moyen d’expression de la pensée, enrichit ce qui, autrement, aurait pu devenir un drame déprimant. Non que l’on omette l’aspect aride de la maladie, mais on le rend moins rebutant (et plus flagrant) par l’introduction, au fil de la déchéance, de retours en arrière créant un contraste significatif. Un procédé coutumier au genre que le sujet rend d’autant plus pertinent. Les deux époques, possédant chacune leur rythme (enthousiaste/nostalgique) et registre (romantique/réaliste), se fondent ainsi grâce à des transitions efficaces, ponctuant le présent de bribes d’un passé fuyant, puis à jamais perdu. Teinté de la poésie de son héroïne, le film, tendre et touchant, triste sans apitoiement, tend davantage à en rendre les idées qu’à en raconter l’histoire, et réussit de ce fait à créer une atmosphère qui lui est propre.