Simone : Trop belle pour toi

Andrew Niccol

, Néo-Zélandais qui n’a pas 40 ans, et qui a signé le scénario du Truman Show et la réalisation de Gattaca, a de la suite dans ses idées futuristico-fantastiques. Mais avec Simone, il semble avoir du mal à les exprimer de façon comique. Vieux fantasme de metteur en scène hollywoodien que cette Simone, créature numérique parfaite et obéissante qui, réunissant tous les talents, devient la coqueluche du public et l’esclave de son maître. Car Al Pacino est Victor Taransky, ce réalisateur oscarisé et prétentieux qui compose une vie pour Simone, au risque de s’oublier entre réel et virtuel.

On se fout de la trame du film – une ex-femme productrice (encore Catherine Keener), une fille proprette, des paparazzis bouseux et autres stars capricieuses -, qui se révèle un ramassis de stéréotypes et de situations tirées par les cheveux, cadrés entre les allées d’un studio, une hacienda et une beach house. Et puis Pacino est plus cabotin et moins bon acteur que jamais, plus stupide que drôle, bouche ouverte et regard vitreux. Il semble souffrir du même syndrome fin de carrière que De Niro: faire dans le contre-emploi comique alors qu’on a passé sa vie à jouer les sombres héros. Ajoutons à cela un sexisme ras des pâquerettes, comme on n’en avait pas vu depuis des lustres.

Le sujet est amusant, pourtant. Il ne vieillit pas. Car face à Hollywood, nous sommes tous des amoureux aveugles de Simone: les stars n’ont pas besoin d’être humaines pour exister. Elles sont vraies à partir du moment où elles ont une image. D’où quelques bons coups de Taransky qui programme Simone pour l’ancrer dans la "vie": l’actrice et l’humanitaire, l’actrice et la chanson et les problèmes d’image d’une actrice. Numérique, Simone développe une réalité plus riche et plus complexe que celle de ses admirateurs. Détail tendance pour la saison: la femme parfaite sera blonde, grande et maigre. C’est un scoop.

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