Suddenly Naked : Les mots flous
Cinéma

Suddenly Naked : Les mots flous

"La vie commence à 40 ans", disait l’autre. C’est ce que constatera la romancière Jackie York (Wendy Crewson), qui en profitera pour se faire un make over de l’âme devant les caméras d’une émission de télé du genre "une journée dans la vie de…", dans le film Suddenly Naked présenté au Festival de Toronto l’année  dernière.

"La vie commence à 40 ans", disait l’autre. C’est ce que constatera la romancière Jackie York (Wendy Crewson), qui en profitera pour se faire un make over de l’âme devant les caméras d’une émission de télé du genre "une journée dans la vie de…", dans le film Suddenly Naked présenté au Festival de Toronto l’année dernière.

Mais qui est donc cette fameuse Jackie York, au-delà de la bitch finie – qui y va de quelques bonnes répliques cinglantes – couchant avec ses admirateurs transis et de la soi-disant intello se plaisant à étaler sa culture? Lorsqu’un film repose essentiellement sur son personnage principal, on est en droit de s’attendre à ce qu’il soit défini. Or, on ne saura jamais si l’on doit reconnaître dans cette Jackie York une émule de Jackie Collins ou de Nancy Huston. Bien que l’on sache que l’une de ses oeuvres a été adaptée au cinéma – par un réalisateur sans scrupules qui l’a séduite afin d’acheter ses droits d’auteur pour une somme dérisoire -, rien n’indique que la dame a du talent ou non. Les scènes fantaisistes illustrant le roman qu’elle tente en vain de pondre pour se venger de son ex-amant ne convainquent guère de son talent. Pas plus que les quelques pages qu’elle lit lors d’un gala, plus près de l’écriture thérapeutique que de l’oeuvre littéraire. Ce seul détail négligé par la scénariste Elyse Friedman contribue à semer la confusion chez le spectateur: Jackie doit-elle paraître risible ou pathétique? Friedman s’encombre d’intrigues sans intérêt, comme cette liaison fictive qu’entretient Jackie avec son meilleur ami écrivain (Peter Coyote) pour garder bonne contenance aux yeux du public. De plus, elle raconte de façon on ne peut plus convenue l’idylle entre la romancière et Patrick (Joe Codben), un écrivain prodige de 20 ans qui lui fera découvrir le vrai sens de la vie et retrouver l’inspiration.

Pas grand-chose à signaler du côté de la réalisation de la Canadienne Anne Wheeler (le gentil mais bien banal Better Than Chocolate), hormis quelques scènes au montage dynamique qui donnent un semblant de vie à ce croisement entre la sitcom et le "canadian movie of the week". Heureusement, la pétillante Wendy Crewson, trop souvent cantonnée dans des rôles d’épouses de service des grosses stars hollywoodiennes, s’en donne à coeur joie dans cette comédie dramatique artificielle.

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