The Happiness of the Katakuris : Méchant cocktail
Cinéma

The Happiness of the Katakuris : Méchant cocktail

Esprit créateur sur la go. Le désormais célèbre réalisateur Takashi Miike pourrait ressembler à ça. Le gars n’a plus besoin de montrer patte blanche: des films ultraviolents lui ont ouvert l’Occident (Dead or Alive); il a fait sourire une jolie fille pendant qu’elle torturait un type dans Audition; et il a méchamment parodié la famille en poussant le dysfonctionnel à fond dans Visitor Q. Les critiques ont applaudi et les festivals ont fait des courbettes.

Esprit créateur sur la go. Le désormais célèbre réalisateur Takashi Miike pourrait ressembler à ça. Le gars n’a plus besoin de montrer patte blanche: des films ultraviolents lui ont ouvert l’Occident (Dead or Alive); il a fait sourire une jolie fille pendant qu’elle torturait un type dans Audition; et il a méchamment parodié la famille en poussant le dysfonctionnel à fond dans Visitor Q. Les critiques ont applaudi et les festivals ont fait des courbettes. Et puis, il a eu l’idée de ressortir des décors vétustes des studios de la Shochiku, de pendre une star au Japon (Kiyoshiro Imawano), et de goupiller une histoire de dingues, déjà utilisée dans une comédie noire coréenne. Il a remué le cocktail, et propose maintenant une décoction maison de suspens-horreur-comédie musicale. Après plus de 40 films, notoriété aidant, Miike avait vraiment envie casser le moule et de s’amuser. Nous sommes au-delà du kitsch. Et ça fonctionne. Ce film est fou, et hilarant si on baisse la garde. Comme si voyait en superposition et en boucle des passages de Shallow Grave, de What’s New Pussycat?, de Wallace and Gromit et de The Sound of Music.

Les Katakuris forment une gentille famille, propriétaire d’une auberge en dehors des circuits touristiques. Les clients arrivent au compte-gouttes et, chaque fois, ils meurent de mort violente avant le petit-déjeuner. Les cadavres, on s’en doute, ne sont pas très bons pour le business. La trame est simple et permet les pires élucubrations. On a droit à quelques plans délirants, dont une danse de zombies et un gros sumo mort sur une jeune écolière, ainsi que le visage de plus en plus décomposé du père de famille Masao (Kenji Sawada) qui voit ses rêves s’effriter. Quand les soucis deviennent insolubles, on pousse la chansonnette et on danse dans les champs. Les chorégraphies sont alors terribles, à se demander si Miike n’a pas insisté pour avoir les pas de danse les plus insignifiants qui soient. Pour l’amour filial, c’est très Rodgers & Hammerstein; pour l’amour entre deux époux, c’est la boule scintillante d’un karaoké du samedi soir; et pour la fille aînée qui craque pour un faux marin (neveu de la reine d’Angleterre…), on pourrait s’approcher de Jacques Demy. Et quand vraiment la coupe est pleine, l’animation devient la seule échappatoire.

Dans ce bazar, une constance: la représentation d’une famille, unie malgré les divergences et l’adversité, les coups durs et les caractères dissemblables. C’est trop fleur bleue pour être honnête, mais c’est le seul élément cohérent dans ce feu d’artifice.

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