Rétrospective Atom Egoyan : Atom en fusion
Cinéma

Rétrospective Atom Egoyan : Atom en fusion

Quand on parle de cinéma canadien à travers le monde, le nom d’Atom Egoyan arrive en tête. Chouchou à Cannes, le Canadien d’origine arménienne est aussi un des plus grands auteurs  actuels.

Quand on parle de cinéma canadien à travers le monde, le nom d’Atom Egoyan arrive en tête. Chouchou à Cannes, le Canadien d’origine arménienne est aussi un des plus grands auteurs actuels. Choyée par la critique, son oeuvre est scrutée, décortiquée, analysée. Son nom rebondit en écho depuis la présentation d’Ararat au dernier Festival de Cannes: Atom Egoyan est en résidence de création au Musée d’art contemporain de Montréal, avec l’exposition Hors d’usage, jusqu’au 20 octobre; il ouvre le Festival de Toronto avec Ararat, puis il le présente au FCMM à Montréal; et le film sortira au mois de décembre. Enfin, la Cinémathèque propose dès maintenant l’intégrale de ses films et a donné carte blanche au cinéaste, qui a choisi neuf films.

Dans une prolifération d’images et de récits superposés comme des couches d’oignon, ficelés par un montage savant, le cinéma d’Egoyan permet une multiplication de lectures, de la plus intellectuelle à la plus sensuelle. Abordant le sens de l’identité, les rapports entre les humains et les images, Egoyan a le talent inouï de "donner à penser" au spectateur, car celui-ci unifie le film selon sa perception. Et souvent, par le biais d’un thème sombre, celui d’une réalité amère où les humains sont obligés de mentir, de s’inventer une vie, éclate toute la générosité du cinéaste.

Avant de plonger dans son oeuvre de maturité (Ararat, qui sera projeté à la Cinémathèque le 20 octobre dans le cadre du FCMM), on peut faire ses devoirs en regardant d’un coup 21 de ses films: les courts métrages: Howard in Particular (1979, son premier, réalisé à la Hart House de l’Université de Toronto), Peep Show, Open House et Next of Kin où apparaît une toute jeune Arsinée Khanjian; puis les films d’étape (The Final Twist dans la série Alfred Hitchcock Presents, In this Corner, Looking for Nothing); jusqu’à ceux qui l’ont fait connaître, et qui brillent chacun d’un éclat particulier tout en s’imbriquant avec justesse dans un seul et même regard: Family Viewing (1987), Speaking Parts (1989), Calendar (1993) et surtout The Adjuster (1991), Exotica (1994), Prix de la critique à Cannes, The Sweet Hereafter (1997) et Felicia’s Journey (1999). Ajoutons un petit dernier, Krapp’s Last Tape (2000), d’après une pièce de Beckett, encore sous le thème de la mémoire faussée et de la perception de la réalité.

Des obsessions que l’on retrouve dans ses choix personnels, puisque Egoyan propose de revoir La Nuit américaine, de Truffaut; L’État des choses, de Wenders; Blow Up, d’Antonioni; Prenez garde à la sainte putain, de Fassbinder; The Conversation, de Coppola; Le Mépris, de Godard; Hiroshima mon amour, de Resnais; Living in Oblivion, de Tom Dicillo; et Through the Olive Trees, de Kiarostami. Histoire de courir les chefs-d’oeuvre cet automne…

Rétrospective, jusqu’au 21 septembre
Carte blanche, jusqu’au 1er octobre
À la Cinémathèque québécoise