The City of Lost Souls : Action en mineur
Cinéma

The City of Lost Souls : Action en mineur

Depuis le début des années 90, le Japonais Takashi Miike (Fudoh: The New Generation, Dead or Alive, Audition, Visitor Q, Happiness of the Katakuris) ne manque pas de munitions, et mitraille des films en rafale continue (plus de 35). Si rapidement en fait que ce cher Fassbinder doit se retourner dans sa tombe, rouge d’envie. Un être excessif qui ne finit plus d’arriver en ville.

Depuis le début des années 90, le Japonais Takashi Miike (Fudoh: The New Generation, Dead or Alive, Audition, Visitor Q, Happiness of the Katakuris) ne manque pas de munitions, et mitraille des film en rafales continues (plus de 35). Si rapidement en fait que ce cher Fassbinder doit se retourner dans sa tombe, rouge d’envie. Un être excessif qui ne finit plus d’arriver en ville.

The City of Lost Souls (qui date de 2000) se présente comme un thriller urbain multiculturel, avec Mario (Teah), une petite frappe respectée de la communauté brésilienne de Tokyo, en mission pour sortir sa copine Kei (Michele Reis, vue dans Fallen Angels de Wong Kar-wai) des griffes de la mafia chinoise, dont le patron (Mitsuhiro Oikawa) a fait le voyage pour la reprendre, et pour établir un lien avec ses homonymes, les Yakuzas. Devrait-on dire que ça sent déjà la poudre à canon? Nul doute. Car, avec Miike aux commandes, ce film maniériste mélange divers styles et accumule les séquences d’action sans pourtant trop verser dans la surenchère. On passe d’un montage effréné lors d’une échauffourée durant un deal de drogue à des effets déstabilisants de coupures, nettes et inattendues, laissant l’action inachevée. Une pause pour mieux catapulter la prochaine envolée, comme celle d’un étrange combat de coqs digitaux, effet suspension à la Matrix amené en un clin d’oeil complice. Et dans le même registre, la scène d’ouverture où Mario, l’imperméable au vent, tient "une poignée de dollars", dette qu’on lui a rendue par le sang, rend hommage à un certain Sergio.

A l’instar de ce papillon et de cette araignée qui se posent, fondent sur la peau et deviennent des tatouages, les personnages ne sont cependant que bidimensionnels, dignes d’une série B anémique. Et The City of Lost Souls se regarde comme une sorte d’antithèse à Audition, qui était davantage une étude humaine. Cela donne une suite de moments inaboutis, sans morceaux de bravoure (contrairement à la démesure de Dead or Alive, par exemple), qui auraient profité d’une mise en scène aussi nerveuse que dispersée. Les acteurs, eux, servent de papier calque à des stéréotypes, ceux du gangster glacial et de la poupoune absente. Dommage. Ce n’est pas parce qu’on a la manivelle leste et le chargeur plein que tous les films atteignent chaque fois la cible

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