The Banger Sisters : Les pétroleuses
Cinéma

The Banger Sisters : Les pétroleuses

Titre évocateur… The Banger Sisters. Doit-on s’attendre à du X, avec un sujet sur la baise et les soeurs? Pour un film mainstream, écrit et réalisé par Bob Dolman (première réalisation du scénariste de Far and Away), ça suscite la curiosité.

Titre évocateur… The Banger Sisters. Doit-on s’attendre à du X, avec un sujet sur la baise et les soeurs? Pour un film mainstream, écrit et réalisé par Bob Dolman (première réalisation du scénariste de Far and Away), ça suscite la curiosité. Il s’annonce comme un film de filles, affiche pastel avec tatouage en coeur, démarre avec un générique rose, mais ensuite se déploie tout en truculence.

Suzette (Goldie Hawn), une barmaid congédiée, se rend de Los Angeles à Phoenix demander du fric à sa veille amie Lavinia (Susan Sarandon). Les deux ne se sont pas revues depuis 20 ans, époque où elles suivaient les rock stars de la scène au lit, groupies devenues célèbres, se tapant même Jim Morrison. Or maintenant Lavinia donne plus dans le genre bourgeoise engoncée dans sa vie familiale, reniant son passé.

Le film repose essentiellement sur l’opposition de ces deux personnages féminins. Et Goldie Hawn, d’un naturel frappant en vieille routière haute en couleur, vole carrément la vedette à Sarandon, affublée du rôle ingrat de la coincée. Mais il faut dire que la structure du récit donne une ouverture d’au moins 20 minutes à Hawn, seule avec Geoffrey Rush, merveilleux en scénariste perturbé accroché en chemin. Il y a de l’originalité et de la vitalité dans les situations toutes truffées de détails croustillants, comme la réaction de Lavinia, surprenant son adolescente (Erika Christensen) copulant dans la piscine, et la chassant au boyau d’arrosage, tandis que Suzette ne fait que hausser les épaules, lui rappelant leur propre jeunesse. Cette mémoire nostalgique refait surface plus tard, sous la forme d’une collection de polaroids s’attardant sur "l’instrument" d’anciennes conquêtes…

Malgré une fin un peu ennuyeuse, filant droit vers les bons sentiments télégraphiés, The Banger Sisters aborde cette amitié avec une certaine fraîcheur (et un évident savoir-faire de la part de ses deux pointures), avec cette propension actuelle à dire les choses crûment tout en rigolant. Dans l’ensemble, on en ressort avec l’impression que la campagne publicitaire ne rend pas justice au film. Amusant.

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