Ma femme est une actrice : Déclaration publique
Cinéma

Ma femme est une actrice : Déclaration publique

Dans le cinéma, l’ambition aiguille une proportion grandissante d’acteurs vers la chaise du réalisateur. Suivre les traces de tant d’autres, certifier qu’on a les couilles ou contrôler seul sa vision artistique? Dans le cas de Ma femme est une actrice, premier film de l’acteur/réalisateur/scénariste Yvan Attal (Les Patriotes, Aux yeux du monde), la raison est aussi toute simple et pétillante: filmer sa propre femme, Charlotte Gainsbourg, dans une vraie fiction et fausse  réalité.

Dans le cinéma, l’ambition aiguille une proportion grandissante d’acteurs vers la chaise du réalisateur. Suivre les traces de tant d’autres, certifier qu’on a les couilles ou contrôler seul sa vision artistique? Dans le cas de Ma femme est une actrice, premier film de l’acteur/réalisateur/scénariste Yvan Attal (Les Patriotes, Aux yeux du monde), la raison est aussi toute simple et pétillante: filmer sa propre femme, Charlotte Gainsbourg, dans une vraie fiction et fausse réalité.

Les deux acteurs incarnent Yvan et Charlotte (tiens, tiens), citoyens de Paris, lui, journaliste sportif et elle, actrice connue. Mais vivre avec une comédienne, ça tarabuste monsieur énormément. Il a de la difficulté avec les autographes, les intrusions, les dérangements, les photos et les scènes d’amour à l’écran. Avec le temps, voir sa femme simuler la passion charnelle, ou ne serait-ce qu’un langoureux baiser, le met hors de lui. En salle, il glisse sur son banc, atterré en regardant les spectateurs autour se régaler d’un moment intime. Puis, fleurs en main, en visite impromptue sur un plateau londonien, il ouvre les yeux devant une équipe totalement nue, s’affairant autour de la star au lit. Bien malgré lui, il cultive sa jalousie à vivre avec cette actrice.

Sans se priver de moments de jeu, Yvan Attal fait preuve d’un talent certain avec sa mise en scène étonnamment assurée, toute rythmique, qui bat aux humeurs du couple. Une caméra mobile, mais jamais étourdissante, avec cette lumière spéciale destinée aux visages des grandes stars de l’époque, déifiant l’image de sa femme durant les prises avec un Terence Stamp enjôleur et flegmatique, en sex-symbol vieillissant. La relation entre Yvan et Charlotte sonne juste, belle chimie développée par petites touches succinctes créant des accrocs matrimoniaux sans déchirements inutiles. Sous de fines observations sur l’amour – dont l’écriture donne la part belle à la légèreté et à l’humour -, on ressent tout le vécu de ces deux êtres en aisance. À se demander où commence la fiction et où s’arrête l’anecdote; parce qu’avec un scénario semblable, Attal pourrait facilement brouiller les pistes…

Alors pourquoi inclure une histoire parallèle concernant la soeur enceinte d’Yvan (Noémie Lvovsky) et son mari (Laurent Bateau), aux prises avec la décision de circoncire ou non le bébé à venir? Tous ces segments sur leurs querelles n’apportent rien de valable au reste, et s’interposent comme des éléments déplacés et sans grand intérêt.

Ma femme est une actrice demeure une oeuvre vive et attachante, comédie romantique en hommage aux actrices (et ce, dès le générique), mais également aux hommes qui partagent leur vie, et ne pouvant jamais avoir entièrement leur attention. On peut parler d’une création du coeur de la part d’un acteur célébrant sa compagne.

Voir calendrier
Cinéma exclusivités