Spirited Away : Destin animé
Cinéma

Spirited Away : Destin animé

Certains le surnomment le Walt Disney du Japon, mais cela ne serait pas lui rendre vraiment justice, vu la piètre qualité de la production animée de la dernière décennie, excluant les exploits de Pixar. Disons que l’animateur et metteur en scène Hayao Miyazaki (Princess Mononoke, My Neighbor Totoro, Kiki’s Delivery Service) jouit d’un parcours sans bavures depuis la création de son studio, Ghibli, en 1985, accumulant les accolades et les prix internationaux, dont le prestigieux Ours d’or à Berlin cette année pour Spirited Away, qui fracasse les records au box-office dans sa terre natale.

Certains le surnomment le Walt Disney du Japon, mais cela ne serait pas lui rendre vraiment justice, vu la piètre qualité de la production animée de la dernière décennie, excluant les exploits de Pixar. Disons que l’animateur et metteur en scène Hayao Miyazaki (Princess Mononoke, My Neighbor Totoro, Kiki’s Delivery Service) jouit d’un parcours sans bavures depuis la création de son studio, Ghibli, en 1985, accumulant les accolades et les prix internationaux, dont le prestigieux Ours d’or à Berlin cette année pour Spirited Away, qui fracasse les records au box-office dans sa terre natale.

Le film démarre subitement: Chihiro, une fillette d’une dizaine d’années, déménage de ville en ville, mais un jour ses parents empruntent le mauvais chemin et aboutissent devant un curieux tunnel, qu’ils traversent malgré tout. De l’autre côté, un village thématique coloré, cousin du parc d’attractions. En un instant, la nuit tombe, ses parents se transforment en cochons et elle devient… transparente. Un voyage surréaliste, digne de celui d’Alice au pays des merveilles, commence.

Miyazaki est un maître dans son art, un raconteur hors pair. Une inspiration pour les créateurs de Toi Story quand ces derniers en manquaient, paraît-il. Il sait infuser de l’imaginaire, soigner chaque plan, et n’hésite pas à s’attarder sur d’infimes détails dans les décors, sans jamais refouler son obsession du vol, sous toutes ses formes. Ici, le vol prend l’aspect d’un dragon blanc aux soubresauts magiques et d’une sorcière, Ybaba, mi-grand-mère, mi-harpie, qui "capture" le nom de Chihiro. Oubliez que l’animation est habituellement destinée aux petits, car le récit donne énormément de plaisir aux plus vieux en proposant différents niveaux de lecture. Jusqu’à la psychanalyse. Rien de convenu, ni de cucul; pas de chanson thème ni de numéros musicaux usés, rien que du grand cinéma, provenant d’un auteur qui ne s’épargne pas, mais qui dessine personnellement plus de la moitié des images de ses films (une moyenne de 80 000 sur Princess Mononoke. Fruit d’un travail insensé et d’une approche respectueuse d’un médium dans sa pleine splendeur, Spirited Away contient assez de magie pour faire passer les séries d’animation japonaises courantes pour des caricatures grossièrement esquissées.

Pas étonnant, dans ce cas, que Disney ait acheté les droits de diffusion américaine du film. Le plus navrant c’est que Miyazaki (61 ans), remplaçant au pied levé son jeune camarade Yoshifumi Kondo mort peu avant le début du film, ait annoncé sa retraite. Un oeuvre testamentaire à voir.

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Très grave erreur de jugement que de proposer une seule version en anglais.