White Oleander : Jeune fille en fleur
Cinéma

White Oleander : Jeune fille en fleur

Ingrid (Michelle Pfeiffer), une artiste indépendante, est assise sur le coin d’un toit la nuit, profitant de Los Angeles toute en lumières. Elle invite sa fille Astrid (Alison Lohman) à la rejoindre sur le rebord, les jambes dans le vide; l’adolescente hésite devant le danger. Ainsi s’ouvre White Oleander de Peter Kosminsky (Wuthering Heights version 1992), adapté du roman de Janet Fitch; un film sur les rapports mère-fille, ou comment l’influence épineuse d’un parent cesse et notre propre vie fleurit.Ingrid a, semble-t-il, tué avec préméditation, en l’empoisonnant avec du laurier-rose (oléandre), son amant Barry (Billy Connolly). Elle purge une peine de prison à vie.

Ingrid (Michelle Pfeiffer), une artiste indépendante, est assise sur le coin d’un toit la nuit, profitant de Los Angeles toute en lumières. Elle invite sa fille Astrid (Alison Lohman) à la rejoindre sur le rebord, les jambes dans le vide; l’adolescente hésite devant le danger. Ainsi s’ouvre White Oleander de Peter Kosminsky (Wuthering Heights version 1992), adapté du roman de Janet Fitch; un film sur les rapports mère-fille, ou comment l’influence épineuse d’un parent cesse et notre propre vie fleurit.

Ingrid a, semble-t-il, tué avec préméditation, en l’empoisonnant avec du laurier-rose (oléandre), son amant Barry (Billy Connolly). Elle purge une peine de prison à vie. D’une beauté immense, elle dégage cependant autant de chaleur qu’un iceberg, promulguant une ligne de conduite stricte et dure à sa fille, lui démontrant l’utilité d’une vie sans amis (?). Déracinée d’une maison d’accueil à une autre, Astrid se réfugie dans ses dessins, espérant des jours meilleurs.

Dressant le portait de multiples femmes rencontrées au passage, toutes superbement incarnées par des comédiennes comme Renée Zellwegger ou Robin Wright Penn (méconnaissable en barbie prolétarienne accro de Jésus), White Oleander s’attarde surtout au parcours d’Astrid, déchirée entre les conseils de plus en plus inquiétants de maman (durant les maigres visites en taule) et son jugement à elle. Ayant une base littéraire, le scénario étale une certaine richesse dans les personnages secondaires, comme Ray (Cole Hauser), dont on devine la profondeur. Mais on se demande pourquoi on accède moins à la psyché d’Astrid, conservant son moral, presque surhumaine malgré quelques pleurs, surtout durant des épreuves comme une blessure par balle ou le suicide d’une amie. Telle mère, telle fille, elle ne craque pas. Une tension dramatique qui perdure jusqu’à la fin, intensifiée par une Michelle Pfeiffer à contre-emploi, vénéneuse dans ses dialogues, certes, mais arborant une mine spectaculaire de santé dans ce milieu carcéral. Encore cette bonne vieille vanité hollywoodienne en porte-à-faux contre le réalisme. C’est bien que le film repose sur les petites épaules d’Alison Lohman, car elle se révèle à la hauteur de ces actrices chevronnées.

Doit-elle ou ne doit-elle pas s’approcher de cette mère qui, à l’instar de certaines fleurs magnifiques, peut s’avérer nocive, diffusant un parfum qui fait perdre la raison? Une beauté blanche pour une sève noire.

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