Bollywood/Hollywood : Sucrerie indienne
Cinéma

Bollywood/Hollywood : Sucrerie indienne

Deepa Mehta, Canadienne d’origine indienne, a gagné ses lauriers de réalisatrice avec Sam & Me en 91, puis avec les films Fire et Earth. Cette année, elle présentait au Festival de Toronto, sa ville d’adoption, sa dernière mouture filmique: Bollywood/Hollywood, qui, comme l’indique le titre, se veut un mélange des deux pôles cinématographiques. Ou peut-être une superposition de l’un sur l’autre; ou encore une comparaison; ou, tout bêtement, le style de l’un dans le pays de l’autre… l’intention n’est pas  limpide.

Deepa Mehta, Canadienne d’origine indienne, a gagné ses lauriers de réalisatrice avec Sam & Me en 91, puis avec les films Fire et Earth. Cette année, elle présentait au Festival de Toronto, sa ville d’adoption, sa dernière mouture filmique: Bollywood/Hollywood, qui, comme l’indique le titre, se veut un mélange des deux pôles cinématographiques. Ou peut-être une superposition de l’un sur l’autre; ou encore une comparaison; ou, tout bêtement, le style de l’un dans le pays de l’autre… l’intention n’est pas limpide et Toronto n’est pas encore Hollywood. La seule chose dont on puisse être sûr, c’est que madame Mehta, qui ne manque pas de talent pour monter un drame, en semble dépourvue pour la comédie.

En statuant sur les différences culturelles entre pays d’origine et pays d’adoption, et sur les conflits intergénérationnels que cela génère, Deepa Mehta a monté un gros gâteau à la crème, qui devient rapidement indigeste. Dans le style Bollywood (le système de cinéma indien, pachydermique comme Hollywood, qui transforme en danse et musique à peu près tous les drames existants), deux familles indiennes vivant à Toronto, une riche et une pauvre, se verront unies par leurs deux enfants, le beau Rahul (Rahul Khanna) et la belle Singh (Lisa Ray). On colle ensuite des "ajouts" modernes, des éléments pour mettre les valeurs en confrontation: l’importance du mariage, même arrangé, Jessica Paré en chanteuse occidentale, un chauffeur en drag queen, une cuisinière lubrique à gros poumons, une grand-mère très sage qui a tout compris (et dont c’était le dernier rôle pour l’actrice, Dina Pathak venant de décéder), un passé un peu douteux pour l’héroïne et des problèmes d’exil: on frise vite la surdose de clichés. La caricature n’oblige pas à la lourdeur, et l’hommage au cinéma de Bollywood ne manque pas de dorures, mais il est malhabile. On aurait aimé être séduit par cette bluette, dont les morceaux chantés et dansés restent les plus agréables. L’envie d’un film comme ça est honnête, et on comprend la partie de plaisir que cela a dû être vu le générique de la fin, mais de l’extérieur, ce n’est pas la fête, c’est l’ennui. Et voir les deux héros danser et chanter avec les copains dans un loft design sur les hauteurs de la Ville reine pendant d’interminables minutes, ce n’est ni drôle, ni différent, c’est juste trop long.

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