I Am Dina / Gérard Depardieu : Le grand cirque du nord
Cinéma

I Am Dina / Gérard Depardieu : Le grand cirque du nord

Pour une autre définition du melting-pot, voir I Am Dina, de Ole Bornedal. Ce film, présenté au dernier FFM, est une ode à l’euro: il est très fédérateur, puisqu’il est coproduit par la France, l’Allemagne, la Suède, le Danemark et la Norvège! Fait étonnant, c’est la première fois que les pays scandinaves s’associent pour un film. Il fallait un best-seller pour réunir toutes les cultures cousines: Ole Bornedal le Danois (producteur de Mimic, réalisateur de Nightwatch et metteur en scène de théâtre réputé) a choisi I Am Dina, du Norvégien Herberg Wassmos, un grand drame épique, une saga aux passions déchaînées.

Pour une autre définition du melting-pot, voir I Am Dina, de Ole Bornedal. Ce film, présenté au dernier FFM, est une ode à l’euro: il est très fédérateur, puisqu’il est coproduit par la France, l’Allemagne, la Suède, le Danemark et la Norvège! Fait étonnant, c’est la première fois que les pays scandinaves s’associent pour un film. Il fallait un best-seller pour réunir toutes les cultures cousines: Ole Bornedal le Danois (producteur de Mimic, réalisateur de Nightwatch et metteur en scène de théâtre réputé) a choisi I Am Dina, du Norvégien Herberg Wassmos, un grand drame épique, une saga aux passions déchaînées. Dina se voit refuser l’amour du père (Bjorn Floberg) depuis qu’elle a causé la mort de sa mère (Pernilla August). Jeune femme (Maria Bonnevie), son caractère entier ne s’endort que par moments; quand elle se marie à Jacob (Gérard Depardieu), quand elle joue du violoncelle, ou quand elle tombe amoureuse d’un Russe (Christopher Eccleston). Mais Dina est une tornade, en parole comme en geste. Tout cela est très XIXe, bien sûr, hautement romantique et rudement sensuel. Violence et sexe inclus. Du Merchant-Ivory sur amphétamines.

En entrevue, Gérard Depardieu parle du plaisir des coproductions qui dépasse souvent celui du tournage. "Je ne suis pas dans le cocon quand je tourne, je suis dans la vie, je vois un pays et sa culture. Là, il y avait des sensibilités différentes dans ce drôle d’endroit. Et puis, je suis très attiré par ces époques-là, autour de 1830. L’ambiance me séduit, comme dans les romans d’Anne Hébert, ceux de Dostoïevski; la dureté des choses… Bornedal a fait un travail somptueux. La mise en scène est humaine, sensuelle, romanesque. Et c’est le point de vue d’une femme, hors norme. Un peu Emily Brontë." Depardieu n’est chauvin sur un tournage que pour la cantine. Pour le reste, le monde est un terrain de jeu. Travailler en anglais, pourtant, qu’en pense-t-il? "L’anglais, c’est l’économie… Je m’en fous. Je ne comprends pas ce que je dis, de toute façon. Je fais comme si!" Éclat de rire tonitruant, véritable marque de commerce.

Dans I Am Dina, il fait meilleure figure que dans les coproductions étrangères où il patauge désespérément. Il incarne ici le mari joyeux, le candide amoureux de la belle Dina. Il s’amuse, c’est clair. La jolie demoiselle Bonnevie, quant à elle, est une excellente représentante de ce film: elle est baroque, moderne, instinctive et pleine de vivacité. I Am Dina a ce côté branché qui déménage. Comme si on avait dédramatisé la grande aventure, on avait "vidéoclipé" la saga scandinave! Bornedal a gagné le pari qu’on pouvait faire scandinave en dehors du dogme et de Bergman, qu’on pouvait livrer une grosse production en dehors du système hollywoodien. Coproduction oblige, mais parti pris évident: on part dans tous les sens, au grand galop. Le film tient en haleine, mais on en retient peu de choses et les sentiments glissent. Certaines scènes ont la somptuosité du Piano, de Jane Campion, d’autres sont boursouflées comme une bande dessinée ou encore sont d’un romantisme caricatural comme dans un roman à l’eau de rose. On en sort peu ému, mais les paysages splendides et les costumes grandioses font le travail

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