

Une nuit avec Marilyn Le Cinéma X
Juliette Ruer
Une nuit avec Marilyn
Quelle veine pour les fans, on trouve toujours de nouvelles photos de Marilyn! Et de nouvelles histoires, et de nouvelles confidences sur l’oreiller de la plus grande superstar de la seconde moitié du 20e siècle. Le photographe Douglas Kirkland est âgé de 25 ans, il est marié et père de trois enfants quand le magazine Look lui demande de faire une série de photos de Monroe pour les 25 ans du magazine. Ce livre est le résumé d’une soirée de novembre 1961, entre une Marilyn, nue, qui se trémousse dans des draps de soie et un photographe en transe qui s’accroche comme il peut à son Hasselblad. Le texte qui accompagne la série de photos est celui d’un homme ébloui par un mythe. C’est une anecdote, presque un potin au départ (draps de soie, champagne, rencontre, couchera, couchera pas? etc.), mais la mise en pages de ce très beau livre va bientôt laisser la place aux images qui parlent d’elles-mêmes. Ce sont des photos d’une femme que l’on sait amaigrie, malheureuse, en perte de vitesse (neuf mois plus tard, on la retrouvait morte dans son lit). Mais là, elle apparaît mutine, coquine, sensuelle, et souvent reposée et enfantine. Évanescente avec son teint d’albâtre. Mythique Norma Jean. Une nuit avec Marilyn, de Douglas Kirkland, Éditions Albin Michel.
Le Cinéma X
Au départ, les photos couleur bien nettes de partouzes, d’énormes engins dans de gigantesques orifices et de madame sperme aux lèvres gênent un peu la lecture des textes historiques et sociologiques, sérieux et écrits sans lourdeur. Mais on s’y fait vite. Rien de mieux que le raccourci d’un livre pour se rendre compte des pas de géant de la libéralisation de la porno au cinéma, et de son importance sur l’évolution des mentalités. D’où l’intérêt du livre. Chaque film à caractère osé a essuyé des affronts. Mais chaque fois, les mesures de censure furent repoussées et devinrent caduques. En plus de l’historique, on parle de la disparition du circuit porno en salle en France, des styles abordés – du conte aux mythes romanesques, en passant par les remakes (à ne pas confondre avec des emprunts de titres dont Les Uns dans les autres, Tita nick ou encore La Chatte sur un doigt brûlant) -, de l’engouement pour le SM, du cinéma gai et lesbien, de la pédophilie, etc. Notons, en finale, des fiches cinéma et un dictionnaire des actrices et acteurs du X (un rien racoleur pour les mortes et pas sympa pour Catherine Ringer). Le Cinéma X, sous la direction de Jacques Zimmer, Éditions La Musardine.