Stanley Kubrick, Une vie en instantanés L'atlas du cinéma français Louis de Funès, Au nom de la rose
Cinéma

Stanley Kubrick, Une vie en instantanés L’atlas du cinéma français Louis de Funès, Au nom de la rose

Stanley Kubrick, Une vie en instantanés

"Ce n’est pas avec des mots que je pourrai jamais exprimer mon message." Cette phrase de Stanley Kubrick ouvre ce très beau livre de photographies, images recensées et commentées par sa veuve, la peintre Christiane Kubrick. Parce que les médias ont véhiculé une image d’ermite maniaque de ce maître du cinéma, Christiane Kubrick met les pendules à l’heure en montrant des instantanés d’un artiste non pas ermite, mais accessible et en retrait des flashs. Dès les premières photos de lui, de l’enfance dans le Bronx, jusqu’aux derniers clichés sur le plateau d’Eyes Wide Shut, Kubrick a l’oeil vissé sur un appareil de prise de vue. Pour les cinéphiles, certaines photos sont mythiques. En les regardant, on imagine la construction de quelques chefs-d’oeuvre. Nicholson assis devant la maquette du labyrinthe de Shining; Malcolm Mc Dowell mal à l’aise dans sa camisole de force d’Orange mécanique ou George C. Scott jouant aux échecs avec Kubrick sur le plateau du Docteur Folamour. Christiane Kubrick est discrète, et quelques photos sont des incursions timides dans le privé: des golden retrievers, un chat allongé sur une table de montage, une petite fille qui se colle à son père pour regarder dans l’écran de la Moviola les premières images de 2001, Odyssée de l’espace, un verre de blanc dans une spacieuse cuisine avec le beau-frère et producteur Jan Harlan. Voilà un livre généreux qui laisse la place aux amis (de Weegee à John Calley); qui offre une belle préface de Steven Spielberg, fan inconditionnel; et qui permet de découvrir quelques toiles de madame Kubrick. Un livre d’images intelligent. Stanley Kubrick, Une vie en instantanés. Cahiers du cinéma.

L’atlas du cinéma français
Qui se souvient maintenant de Robert Le Vigan dans Goupil Mains Rouges en 1943? Et Frehel? et Gabriel Gabrio? Et de la tête de couteau de Jouvet, des yeux de biche d’Arletty, du charme sans nom de Gérard Philipe? Il faut s’arrêter de nouveau sur Hôtel du Nord, L’assassin habite au 21, La Règle du jeu ou Les Rendez-vous de juillet et recraquer pour l’élégance de Louis Malle, l’acuité de Truffaut et la fantaisie de Demy. Pourquoi faut-il? Parce que le temps passe, et qu’on a toujours peur d’en oublier des bouts, de ces moments d’anthologie et bijoux minuscules de la grande époque du cinéma français. À lire attentivement. L’Atlas du cinéma français, l’âge d’or, Éd. Atlas.

Louis de Funès, Au nom de la rose
Pourquoi la rose? Parce que l’excité du cinéma français se calmait les nerfs en faisant du jardinage. De sa passion horticole à son amour pour une descendante de Maupassant, de ses origines nobles, grand d’Espagne et sans le sou à la légion d’honneur pour avoir passé sa vie à représenter le Français moyen dans toute sa scélératesse, de sa foi catholique qui lui faisait préférer la messe en latin aux "fourriiiires" de Rabbi Jacob: voici la drôle de vie épuisante de Louis de Funès, acteur acharné longtemps sifflé par la critique, et toujours adoré par le public. Il y a prescription maintenant et son génie comique est à jamais grandiose. Louis de Funès, Au nom de la rose. Éd. Albin Michel.