Lord of the Rings: The Two Towers : Aux portes de l'enfer
Cinéma

Lord of the Rings: The Two Towers : Aux portes de l’enfer

L’attente achève. Après un an, on est toujours très curieux de poursuivre la saga des hobbits aux pieds poilus. Quinze mois de tournage, de bout en bout, ont été nécessaires à cette trilogie; trois cents millions de dollars de budget goulûment avalés; et un créateur, Peter Jackson, passionné qui redéfinit le mot implication. Entreprise colossale, on le savait, puisque le premier film nous avait laissés goûter au festin magique de sons et d’images en cette Terre du milieu. Maintenant, on pose la question inévitable: The Two Towers continue-t-il sur cette admirable lancée?

L’attente achève. Après un an, on est toujours très curieux de poursuivre la saga des hobbits aux pieds poilus. Quinze mois de tournage, de bout en bout, ont été nécessaires à cette trilogie; trois cents millions de dollars de budget goulûment avalés; et un créateur passionné, Peter Jackson, qui redéfinit le mot implication. Entreprise colossale, on le savait, puisque le premier film nous avait laissés goûter au festin magique de sons et d’images en cette Terre du milieu. Maintenant, on pose la question inévitable: The Two Towers continue-t-il sur cette admirable lancée?

Ça commence exactement où l’on nous avait laissés. Frodon (Elijah Wood), de plus en plus épaulé par Sam (Sean Astin), doit toujours aller détruire l’anneau unique au noir pays de Mordor, après la dissolution de son groupe. Pour ceux qui n’ont pas vu le film précédent, faites-le, car Jackson n’a pas inclus de récapitulatif. D’emblée, la structure du livre de Tolkien en deux blocs distincts est remplacée par une alternance de scènes qui suivent chacun des trois groupes de protagonistes. L’effet est très souhaitable et le rythme, plus cinématographique. Aucune inquiétude sur le plan technique, les mêmes artistes sont de l’épopée: John Howe et Alan Lee aux conceptions visuelles; Andrew Lesnie à la lumière; un Howard Shore en forme à la musique; et l’incroyable travail aux maquettes et accessoires du chef de la Weta Workshop, Richard Taylor. Ce dont Jackson a raison d’être fier, c’est de Gollum (Andy Serkis interprète la voix), personnage de synthèse (vrai tour de force) doté d’une réelle présence à l’écran. Il livre des soliloques en gros plan telle une âme déchirée: la première vraie performance d’ordinateur est née et les gens de New Line visent même une nomination pour meilleur acteur de soutien aux Oscars! On reste perplexe, et on peut préférer les Ents (arbres animés de vie), brillamment transposés, car ils étaient la difficulté majeure du bouquin.

Les vrais fans du manuscrit, les plus tatillons, fronceront les sourcils, se croyant en confiance avec le réalisateur. Car ce dernier prend ici d’énormes libertés scénaristiques, pas toujours joyeuses. Il y a cet épisode ronflant durant un rêve, où Arwen (Liv Tyler) s’entretient avec son bien-aimé Aragorn (Viggo Mortensen); ou alors celui de sa disparition dans un ravin, à la suite d’une escarmouche avec des orques montées sur des Wargs (gigantesques loups). Et que penser de la décision de clore le film sans exploiter les derniers chapitres qui, eux, provoquent un apogée coupant le souffle? Cela fournira sans doute davantage de matière première pour l’ouverture du dernier opus, The Return of the King.

Sans conteste, le morceau de bravoure de Two Towers se situe dans la bataille du Gouffre de Helm: une quarantaine de minutes musclées, bien conçues, dans un affrontement impitoyable entre le bien et le mal, dans un enjeu pour l’Humanité que Tolkien avait saisi avec nostalgie au début du XXe siècle. The Two Towers s’intéresse moins au poétique, et à la magie des lieux, qu’à l’enchaînement des péripéties. Passé l’heure des présentations, nous en sommes à un autre rythme. Jackson accélère le pas; on le suivra jusqu’en Mordor, cela va sans dire.

Voir calendrier Cinéma
À l’affiche