The Way Home : L'art d'être grand-mère
Cinéma

The Way Home : L’art d’être grand-mère

Grand succès dans son pays d’origine, le film sud-coréen The Way Home, de Jeong-hyang Lee, raconte une histoire d’amour toute simple. Celle d’un garçon de Séoul âgé de sept ans que sa mère confie à sa grand-mère de 77 ans, vivant recluse dans la montagne, le temps qu’elle trouve un emploi. Choc des cultures, choc des générations. Au cours d’un récit linéaire marqué par les petits drames d’un gamin habitué au confort de la vie moderne, deux êtres s’apprivoisent peu à  peu.

Grand succès dans son pays d’origine, le film sud-coréen The Way Home, de Jeong-hyang Lee, raconte une histoire d’amour toute simple. Celle d’un garçon de Séoul âgé de sept ans que sa mère confie à sa grand-mère de 77 ans, vivant recluse dans la montagne, le temps qu’elle trouve un emploi. Choc des cultures, choc des générations. Au cours d’un récit linéaire marqué par les petits drames d’un gamin habitué au confort de la vie moderne, deux êtres s’apprivoisent peu à peu.

The Way Home se déroule lentement, la scénariste-réalisatrice prenant le temps de capter chaque geste ou expression de l’enfant (le mignon mais parfois insupportable Seung-Ho Yoo) et de la mamie (émouvante Eul-Boon Kim, une vieille villageoise qui ne connaissait rien au cinéma). Elle envoie aussi quelques jolies cartes postales de la Corée du Sud profonde. Et comme l’aînée est muette, les dialogues sont rares et le regard s’attarde sur les décors. Accroché à son Game Boy, le gamin, quant à lui, en profite pour insulter sa grand-mère résignée et silencieuse.

Derrière l’apparente soumission de cette vieille dame courbée par le poids du temps et des traditions, on devine une force tranquille, un esprit libre. Ne refuse-t-elle pas les dessous chics et les aliments pour gens âgés offerts par sa fille? Elle continue de vivre comme elle l’a toujours fait, et son petit-fils citadin n’aura d’autre choix que de s’adapter à son rythme de vie. À chaque scène, on attend vainement que le drame éclate. Enfin, les piles du Game Boy meurent, au grand désarroi du garçon qui constate que personne n’en vend au village voisin. Plus tard, il fait une scène à sa grand-mère qui lui sert une poule bouillie plutôt que le poulet frit Kentucky qu’il réclamait en pleurnichant.

Au bout d’une heure et demie, on se demande quelle était l’intention de Lee. Doit-on y voir une petite fable sur le retour aux valeurs traditionnelles? Difficile à dire, car le film ne suscite pas vraiment de réflexion tant les personnages semblent unidimensionnels. De fait, on finit par être exaspéré par l’abnégation de la grand-mère autant que par les crises à répétition du garçon. Condensé en un court métrage, le récit n’en aurait eu que plus d’intensité. Et pourtant, le charme opère imperceptiblement. À l’instar du garçon, on termine le voyage séduit et touché par la simplicité désarmante de l’ensemble.

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