Narc : Flics et fric
Cinéma

Narc : Flics et fric

Pourquoi donc Tom Cruise devient-il, tardivement, le 22e producteur de Narc, ce polar psychologique écrit et réalisé par Joe Carnahan? Parce qu’à Hollywood, tout se passe une année à l’avance, et les gens influents bénéficient d’un réseau interne de visionnement privilégié. En difficultés financières, refusé par tous les grands studios, Narc a fait un appel général à quiconque injecterait du fric afin de compléter le tournage. Ainsi, 21 personnes plus ou moins liées au milieu répondirent. Mais sans le coup de foudre de M. Cruise, ce film n’aurait pas eu de diffusion.

Pourquoi donc Tom Cruise devient-il, tardivement, le 22e producteur de Narc, ce polar psychologique écrit et réalisé par Joe Carnahan? Parce qu’à Hollywood, tout se passe une année à l’avance, et les gens influents bénéficient d’un réseau interne de visionnement privilégié. En difficultés financières, refusé par tous les grands studios, Narc a fait un appel général à quiconque injecterait du fric afin de compléter le tournage. Ainsi, 21 personnes plus ou moins liées au milieu répondirent. Mais sans le coup de foudre de M. Cruise, ce film n’aurait pas eu de diffusion. Sachant que la superstar a pavé le chemin du film espagnol Open Your Eyes pour ensuite le revamper en Vanilla Sky, elle pouvait bien faire quelque chose pour un polar maison.

Jason Patric (Your Friends & Neighbors, Sleepers) incarne Nick Tellis, ex-agent des narcotiques de Detroit et ex-junkie. Il seconde Henry Oak (Ray Liotta, costaud dans ses kilos supplémentaires), détective instable et perpétuellement en grogne, dans une enquête concernant le meurtre d’un collègue (Alan Van Sprang), sauvagement battu et assassiné à bout portant. À la base, rien de chahuteur, nous sommes dans le sempiternel territoire connu: un duo de flics fraîchement attitrés pour des raisons contradictoires, une affaire pas nette et la bureaucratie, en rouleau compresseur, qui veut aplatir le dossier. Au secours de cette entreprise, cependant, il y a une grande honnêteté, un franc désir de raconter une bonne histoire. L’ambiance est tendue, atout majeur de Carnahan. Ce dernier ne bluffe pas et nous montre le métier dans la rue, façon 70, très French Connection; en s’appuyant sur les personnages, mais avec une tonalité plus glauque et plus froide. Ces deux policiers pourraient exister tellement Patric et Liotta se donnent à fond. Humains et naturels, ils sont des bombes à retardement. Ça va exploser, mais quand et comment? Carnahan opte pour des split screens à l’ancienne et des flashs mnémoniques très actuels, créant un intéressant mélange de styles. Autrement, on se fout un peu de la relation de Patric et de sa femme (Krista Bridges), pas assez élaborée pour qu’on s’y attache et pas assez présente pour qu’on en retienne les enjeux. Bref, Narc ne dispose pas d’une prémisse captivante mais livre un polar solide et inspiré, et dévoile un nouvel auteur talentueux. Le film a gagné le Prix spécial du Festival du film policier de Cognac.

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