Looking for Leonard : Tour de ville
Cinéma

Looking for Leonard : Tour de ville

Comme Montréal semble différente quand ce ne sont pas des francos qui la regardent! Ce doit être la langue, qui implique un autre rythme de marche; ou l’oeil, qui ne s’attarde pas aux mêmes choses. Le lac des Castors la nuit, la grosse orange Julep, le mât du Stade et ce goût bizarre pour les entrées d’immeubles kitschissimes. Pas de Plateau, pas d’Outremont, pas de 450. Pas de ces scissions francophones tellement télévisuelles. On est sur l’île, mais on ne sait pas exactement où, ni à quelle époque. Mais on aime l’ambiance. Looking for Leonard, écrit et réalisé par Matt Bissonnette et Steven Clark, est complètement montréalais, indie et anglo. Et en plus, c’est drôle, tendre, et joliment bidouillé.

Comme Montréal semble différente quand ce ne sont pas des francos qui la regardent! Ce doit être la langue, qui implique un autre rythme de marche; ou l’oeil, qui ne s’attarde pas aux mêmes choses. Le lac des Castors la nuit, la grosse orange Julep, le mât du Stade et ce goût bizarre pour les entrées d’immeubles kitschissimes. Pas de Plateau, pas d’Outremont, pas de 450. Pas de ces scissions francophones tellement télévisuelles. On est sur l’île, mais on ne sait pas exactement où, ni à quelle époque. Mais on aime l’ambiance. Looking for Leonard, écrit et réalisé par Matt Bissonnette et Steven Clark, est complètement montréalais, indie et anglo. Et en plus, c’est drôle, tendre, et joliment bidouillé.

Et puis, ça part d’un bon point. Leonard, c’est Leonard Cohen, âme-guide de Montréal, celle que l’héroïne cherche dans les livres et dans la rue pour s’accrocher à cette drôle de ville. Jeune et bien coiffé en noir et blanc sur le générique, Cohen apparaît quelques fois en insert, sur le rock indépendant décapant du leader de Superchunk. Les yeux rêveurs de Cohen déteignent sur le tout, rendant le film nonchalant et poétique. Jo (Kim Huffman) vit avec Ted (Ben Ratner) et son frère Johnny (Darcy Belsher), deux losers imbéciles, avec qui elle perpètre des vols très minables. Débarque de République tchèque Luka (Joel Bissonnette), venu chercher une nouvelle vie à Montréal, qui croise Jo sur son chemin. Avec cette belle femme vient un paquet d’ennuis. C’est le genre de film où tout peut arriver, car tous les personnages sont décalés, un peu déjantés sur les bords; comme la copine Monica (Molly Parker), Jesus freak passionnée, ou le pote dealer allumé (Justin Pierce, vu dans Kids, et décédé depuis). Isabelle Blais en clocharde et Gabriel Gascon en buveur malpoli complètent le tableau.

Film fait sans un sou, Looking for Leonard roule comme un Two for the Road oublié, sur une romance tragicomique, avec un butin que l’on cache et qu’on oublie, des conversations sans grand sens et une finale aussi tirée par les cheveux que le reste. Mais on a ici le soin de prendre son temps, de joliment filmer les acteurs, et de se payer une poésie cool et jazzy. Le film n’est pas en noir et blanc, et c’est presque étonnant. Montréal est romantique, on ne le savait pas.

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