So Faraway and Blue : Influences égarées
Cinéma

So Faraway and Blue : Influences égarées

So Faraway and Blue , de Roy Cross, natif de la Saskatchewan, intrigue. C’est tourné à Montréal: il a donc cet air familier, on y retrouve nos balises et nos repères. On retient surtout qu’il tend vers du Jarmusch première époque avec le noir et blanc, les personnages mi-laconiques, mi-égarés, déambulant existentiellement; et la force des compositions, cadrées avec adresse par Michael Wees.

So Faraway and Blue

, de Roy Cross, natif de la Saskatchewan, intrigue. C’est tourné à Montréal: il a donc cet air familier, on y retrouve nos balises et nos repères. On retient surtout qu’il tend vers du Jarmusch première époque avec le noir et blanc, les personnages mi-laconiques, mi-égarés, déambulant existentiellement; et la force des compositions, cadrées avec adresse par Michael Wees. On navigue principalement avec Julie (Nicole Eliopoulos), une jeune fille curieuse, dans le sillage des étrangers qu’elle suit à la trace, par pur plaisir. L’histoire n’a que peu d’importance, on ne s’imprègne que mieux de l’atmosphère: bruits industriels à la Lynch, riffs de guitare à la Dead Man et subtil clin d’oeil au peintre canadien Alex Colville, en passant par un duo de danse sur un air à la Pulp Fiction. On pourrait penser aussi que cette oeuvre n’a pas de voix propre ou qu’elle est maniériste et trop préoccupée par son image. Un peu vrai, mais ce serait oublier la digne performance de Daniel Giverin (rappelant le Martin Donovan de Hartley) venu en automobile d’Alberta d’une traite pour "fermer le livre" d’une ancienne relation, et le jeu d’Eliopoulos, qui cultive le genre naïve qui en a vu d’autres. Roy Cross a ramé ferme (financièrement) pour compléter son film, qui, après coup, donne l’impression d’être la charnière entre un film de fin de bac et une vraie oeuvre professionnelle. À suivre.

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