Les Fils de Marie : Hors jeu
Cinéma

Les Fils de Marie : Hors jeu

Carole Laure est l’actrice, la réalisatrice, la coproductrice et la coscénariste de ce film, Les Fils de Marie. Une femme ayant perdu son fils passe une petite annonce pour donner temps et amour à des fils ayant perdu leurs mères. L’idée de départ est bonne, on l’a dit. Le développement est une catastrophe, engluée dans un tissu de vanités et de mises en situation bancales. Car c’est l’intention de ce film qui agace au plus haut point. Voilà un film petit budget, qui se veut frais et sympathique, mais qui n’arrive pas à cacher son esprit racoleur. Cherche public désespérément.

Carole Laure est l’actrice, la réalisatrice, la coproductrice et la coscénariste de ce film, Les Fils de Marie. Une femme ayant perdu son fils passe une petite annonce pour donner temps et amour à des fils ayant perdu leurs mères. L’idée de départ est bonne, on l’a dit. Le développement est une catastrophe, engluée dans un tissu de vanités et de mises en situation bancales. Car c’est l’intention qui agace au plus haut point. Voilà un film petit budget, qui se veut frais et sympathique, mais qui n’arrive pas à cacher son esprit racoleur. Cherche public désespérément. Qui va accrocher à un film pareil ici? Un Montréal de carte postale, sans âme ni saveur, avec un tour chez Scandale pour la culture mode locale et un accent francisé pour oreilles outre-Atlantique (le petit gars de l’Est de Montréal qui parle de sa copine et non de sa blonde, entre autres), plus les feuilles rouges de l’été indien à la campagne: c’est une image d’Épinal branchée. Claude Lelouch fait, en mieux, ce genre d’amalgame culturel que l’on trouve risible. Pour un public français, alors? Le pouvoir des clichés a ses limites. Si on veut vendre un lieu, c’est préférable qu’il ne sorte pas d’une brochure, et qu’il soit habité de personnages ayant vécus et facettes. L’exotisme ne fonctionne pas sans émotion. Même en arguant un lieu non défini, le ton intimiste, le non-linéaire et le non-psychologisant, on tombe à côté. Le film entier semble déconnecté, de tout et tout le temps: les scènes s’imbriquent mal, les dialogues sonnent creux, les décors sont plaqués, et les acteurs jouent faux. Daniel Desjardins, le "fils" trop gros retranché dans son monde, pourrait faire passer une étincelle d’émotion; suivi par Félix-Guy Lajeunesse, qui a encore le temps d’apprendre à jouer. Mais pour Carole Laure, Danny Gilmore et surtout Jean-Marc Barr, c’est quasi impardonnable d’être hors jeu à ce point. Pénible.

Voir calendrier
Cinéma exclusivités