À la folie, pas du tout : L’amour en deux temps
Vous en avez assez des comédies sentimentales à numéros? Ce petit thriller romantique de la nouvelle venue LAETITIA COLUMBANI est peut-être pour vous…
Étudiante aux Beaux-Arts, Angélique (Audrey Tautou) a jeté son dévolu sur son séduisant voisin (Samuel LeBihan), un cardiologue marié à une avocate (Isabelle Carré) qui attend la venue de la cigogne. Qu’à cela ne tienne, la mignonnette fera tout en son pouvoir pour que rien ne fasse obstacle à son beau roman d’amour. Et à l’instar d’Amélie Poulain, elle aime ça, les stratagèmes!
Débutant à la façon d’une comédie romantique assez nunuche (que de coeurs et de roses!) où l’on suit la classique histoire de la maîtresse négligée, À la folie, pas du tout change agréablement de ton lorsque l’on nous raconte le récit du point de vue plus clinique du prince charmant. Reprenant presque toutes les scènes sous un nouvel angle, la jeune scénariste-réalisatrice déconstruit plutôt habilement, et sans trop insister sur les détails, les pistes qu’elle avait semées. Et le spectateur de rigoler devant les quiproquos et les surprises de l’amour (même s’il en avait deviné quelques-unes).
Dans l’univers rouge baiser d’Angélique, Audrey Tautou se cantonne dans les tics qui l’ont rendue internationalement célèbre. Heureusement, elle se fait moins agaçante que dans Dieu est grand, je suis toute petite, où elle ne cessait de minauder comme une fillette en roulant ses jolis yeux noirs. Toutefois, lorsque Angélique dérape de plus en plus en voyant son mec lui filer entre les doigts, difficile de croire qu’elle puisse devenir dangereuse. À la limite, on craindrait qu’elle ne fasse bouillir le lapin en peluche du bébé de sa rivale. Le second temps du film s’avère donc plus réussi, étant donné qu’elle y apparaît moins souvent. Présenté d’abord comme un amant distant et sans intérêt (quoique plutôt bien de sa personne!), Samuel LeBihan donne un visage humain et complexe à cet homme aux prises avec une passion dévastatrice.
On ne croit pas un instant à cette folle histoire d’amour, la psychologie étant plutôt sommaire, mais grâce à sa structure bipolaire et à son humour gentiment ironique, À la folie, pas du tout se révèle tout de même un divertissant palliatif aux inepties sentimentales qu’on nous sert trop souvent. Sympa.
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