FIFA : Artistes au travail
Cinéma

FIFA : Artistes au travail

Le Festival des Films sur l’Art vient de démarrer: 10 jours de rêve pour les amateurs d’art et de cinéma. Hâtez-vous, la programmation est variée et peu de ces films reviendront dans les salles. Quelques suggestions à retenir:Les passionnés de danse seront bien servis avec In Spite of Wishing and Wanting, de l’artiste multidisciplinaire Wim Vandekeybus (Roseland, en collaboration avec Walter Verdin et Octavio Iturbe, primé au 11e FIFA). Après avoir travaillé deux ans avec l’homme de scène flamand Jean Fabre, Vandekeybus fonde en 1986 la troupe de danse Ultima Vez. Sur une musique de David Byrne, 10 hommes explorent les limites du corps humain dans une chorégraphie énergique où se mélangent onirisme, brutalité et  sensualité.

Le Festival des Films sur l’Art vient de démarrer: 10 jours de rêve pour les amateurs d’art et de cinéma. Hâtez-vous, la programmation est variée et peu de ces films reviendront dans les salles. Quelques suggestions à retenir:

Les passionnés de danse seront bien servis avec In Spite of Wishing and Wanting, de l’artiste multidisciplinaire Wim Vandekeybus (Roseland, en collaboration avec Walter Verdin et Octavio Iturbe, primé au 11e FIFA). Après avoir travaillé deux ans avec l’homme de scène flamand Jean Fabre, Vandekeybus fonde en 1986 la troupe de danse Ultima Vez. Sur une musique de David Byrne, 10 hommes explorent les limites du corps humain dans une chorégraphie énergique où se mélangent onirisme, brutalité et sensualité. Encore avec la participation de Vandekeybus, Les Guerriers de la beauté, de Pierre Coulibeuf (Balkan baroque, primé au 18e FIFA), propose une chorégraphie de Jean Fabre inspirée de l’oeuvre de Jean-Marc Bustamante. Sans trame musicale, mais portée par un texte de Bart Verschaffel, cette fascinante performance met en scène une Ariane en robe de mariée, un prophète aveugle et des créatures étranges, tous prisonniers d’un labyrinthe. D’une beauté inquiétante.

À Val-les-Bains, entre Zurich et Locarno, coule une source chaude. Construit à flanc de montagne dans les années 90, le centre thermal de l’architecte Peter Zumthor se veut un lieu de célébration des cinq sens. Une oasis zen et une fascinante architecture à découvrir dans Les Thermes de pierre, de Richard Copans (Le Centre Georges-Pompidou, projeté au 16e FIFA).

Pour les cinéphiles, One Take Movie, du Polonais Michal Bukojemski, ancien caméraman affecté aux actualités russes par la télévision américaine, est un "making of" de L’Arche russe, de Sokurov. Cela donne envie de revoir ou de découvrir ce film magnifique tourné au Musée de l’Ermitage. Fait cocasse, le réalisateur ne cesse de répéter qu’il souhaite que personne ne remarque que son film est constitué d’un seul plan-séquence! Puisant dans la correspondance de Kafka avec Max Brod et Felice Bauer, Hanns Zischler, ancien acteur de Wim Wenders, s’intéresse aux goûts cinématographiques de l’auteur de La Métamorphose dans Kafka va au cinéma. Une envoûtante mosaïque impressionniste faite de balades en train entre Paris et Prague, de surimpressions de textes de l’auteur et d’images tirées de films d’époque.

Avec Les Métamorphoses du corps, Sylvain Roumette propose de survoler les thèmes du zoomorphisme et du "botanomorphisme" dans l’art, de l’âge classique à l’ère numérique. Une sobre leçon d’histoire de l’art.

Dialogue avec Yves Klein, de Theo Eshetu, retrace la brève carrière du célèbre peintre. Inspiré des ciels de Giotto, Klein a surtout produit des tableaux monochromes d’un bleu ultramarin si lumineux qu’on les a appelés IKB (International Klein Blue). Une démarche artistique où se mêlent spiritualité, philosophie de l’art et humour. Captivant tout autant que farfelu – par moments, on croirait même à un canular…

Dans Betty Goodwyn, le coeur à l’âme, de Claude Laflamme (La République des beaux-arts, primé au 17e FIFA), la grande dame de l’art contemporain canadien fait part pour la première fois de sa démarche créatrice. Un témoignage précieux empreint de sensibilité, de modestie et d’humanisme.

Après avoir réalisé une trentaine de portraits de réalisateurs (dont Wenders, Lynch, Hopper et Cronenberg), Chris Rodley présente en trois épisodes la vie et l’oeuvre du pape du pop art dans Andy Warhol: The Complete Picture. De sa petite enfance à Pittsburgh, où il est né en 1930, jusqu’à sa mort en 1987 à New York, Andy Warhol a contribué à préserver son mythe en gardant tout ce qui lui appartenait: dans des centaines de boîtes de carton se cachent des trésors de plus ou moins grande valeur conservés dans les deux musées dédiés à l’artiste (à Pittsburgh et en Slovaquie, pays natal des Warhol). On y trouve des autographes de stars, des carnets mondains, des journaux intimes et, bien sûr, son image de marque, sa célèbre collection de perruques. Rodley revisite l’oeuvre complète de Warhol, des sérigraphies de soupes Campbell jusqu’à ses oeuvres religieuses méconnues de fin de carrière, en passant par ses films expérimentaux. Fortement documenté et fourmillant de témoignages d’artistes, de has been de la légendaire Factory, d’amis et de la famille de Warhol. Voilà trois heures qui passent aussi vite qu’un quart d’heure.

On ne les a pas encore vus, mais ils aiguisent la curiosité: deux films sur Riopelle, un de Pierre Castonguay (Riopelle) à partir d’une entrevue diffusée au Sel de la semaine et l’autre de Jeannette Tardif, Riopelle, ficelles et autres jeux, sur des conversations avec le critique d’art Pierre Schneider. Il défendait sa vie privée farouchement, mais il est mort, alors parlons-en: The Private Dick Bogarde, d’Adam Low, dresse le portrait de cet acteur unique. Il faut voir, si ce n’est déjà fait, ce document au coeur de la création: Francis Bacon, peintre anglais, tourné en 1964 par Pierre Koralnik à qui le FIFA rend hommage cette année. Jamais plus un cinéaste ne s’approchera du peintre anglais comme lui. Vous étiez peut-être tout nu un matin à grelotter devant l’objectif de Spencer Tunik: voici un documentaire canadien sur le photographe par John Gunn. Enfin, Black Spring est la dernière création du chorégraphe franco-algérien Hedy Maalem et c’est aussi un documentaire sur l’Afrique par le Belge Benoît Dervaux, dont on apprécie le regard lucide comme cadreur dans les films des Dardenne, et en tant que réalisateur avec La Devinière et À dimanche. À suivre la semaine prochaine, pour le dernier week-end du FIFA, et consultez également les pages théâtre de VOIR pour en savoir davantage.

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Jusqu’au 23 mars
Billets en vente en ligne, aux cinémas et à la PDA
www.artfifa.com