Julie Walking Home : Crise de foi
Cinéma

Julie Walking Home : Crise de foi

Dans un hôpital de Russie, un médecin empoigne un jeune garçon et le dépose sur le dos d’un patient se lamentant de douleur; ce dernier se tait aussitôt. Trente ans passent et Julie Walking Home, d’Agnieszka Holland (Europa, Europa), se transporte au Canada pour se transformer en drame conjugal. De retour d’une journée de ski avec les petits, madame (Miranda Otto, la blonde Eowyn de Lord of the Rings) rentre chez elle pour découvrir monsieur (William Fichtner) au lit avec une demoiselle. En moins de temps qu’il n’en faut à l’infidèle pour crier "Ciel, ma femme!", la voilà qui accroche les jumeaux pour filer tout droit chez papa (Jerzy Nowak). Deux moments au rythme endiablé qui laissent croire qu’on ne s’ennuiera pas une seconde. Erreur!

Dans un hôpital de Russie, un médecin empoigne un jeune garçon et le dépose sur le dos d’un patient se lamentant de douleur; ce dernier se tait aussitôt. Trente ans passent et Julie Walking Home, d’Agnieszka Holland (Europa, Europa), se transporte au Canada pour se transformer en drame conjugal. De retour d’une journée de ski avec les petits, madame (Miranda Otto, la blonde Eowyn de Lord of the Rings) rentre chez elle pour découvrir monsieur (William Fichtner) au lit avec une demoiselle. En moins de temps qu’il n’en faut à l’infidèle pour crier "Ciel, ma femme!", la voilà qui accroche les jumeaux pour filer tout droit chez papa (Jerzy Nowak). Deux moments au rythme endiablé qui laissent croire qu’on ne s’ennuiera pas une seconde. Erreur!

Le rythme décélère dès que le couple apprend que fiston souffre d’un cancer; Holland se la joue alors mélo, mais pas trop. Mais le pire reste à venir: la chimio ne donne aucun résultat. S’ensuivent les confrontations superficielles et pas très convaincantes à propos du baptême entre le père de Julie, un immigrant polonais plus catholique que le pape, et son conjoint Henry, un juif sceptique. S’étant comportée de façon relativement rationnelle, Julie décide de partir avec son fils en Pologne lorsqu’elle apprend par la maîtresse (caricaturale) de son père qu’un Russe a guéri son cancer du sein. Holland reprend un thème qu’elle avait abordé avec sensibilité et intelligence dans le drame religieux The Third Miracle, où Ed Harris incarnait un prêtre devant enquêter sur les miracles attribués à une immigrante autrichienne. Bonne idée d’y retourner, croyez-vous? Hé non!

L’intérêt s’écrase pour ne plus jamais ressurgir lorsqu’on suit Julie dans un pèlerinage long et plat sur les traces du divin Lothaire Bluteau (le petit garçon du début aux dons apaisants) qui n’arrive pas à insuffler toute sa grâce au thaumaturge slave. Jetons la pierre à la réalisatrice-scénariste qui développe peu le personnage, pourtant riche, du faiseur de miracles. Et puis l’histoire érotico-mystique entre Julie et son messie d’occasion s’avère bien pâle. En tardant à installer la quête spirituelle de son héroïne, Agnieszka Holland n’a fait que diluer son propos. C’est à se demander si on n’est pas devant un épisode raté du Décalogue de Kieslowski. Reste une conclusion qui laisse place à l’interprétation. Si le mysticisme vous intéresse.

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