The Hunted : Sans laisser de traces
Cinéma

The Hunted : Sans laisser de traces

Selon la légende, on raconte que sur le plateau de The Exorcist, William Friedkin a été, un moment donné, déçu de la performance de Jason Miller. Les mauvaises prises se multipliaient et Friedkin fulminait. Il osa carrément gifler son acteur qui, paraît-il, lui donna alors entière satisfaction. Avec The Hunted, le réalisateur pousse à 18 ans sa période de disgrâce et de bides, rappelant que To Live and Die in L.A. demeure son dernier opus inspiré. Dans notre tête, Friedkin mériterait assurément une baffe.

Selon la légende, on raconte que sur le plateau de The Exorcist, William Friedkin a été, un moment donné, déçu de la performance de Jason Miller. Les mauvaises prises se multipliaient et Friedkin fulminait. Il osa carrément gifler son acteur qui, paraît-il, lui donna alors entière satisfaction. Avec The Hunted, le réalisateur pousse à 18 ans sa période de disgrâce et de bides, rappelant que To Live and Die in L.A. demeure son dernier opus inspiré. Dans notre tête, Friedkin mériterait assurément une baffe.

Tout dans The Hunted empeste la paresse. Tout devient une énième visitation d’une bonne idée employée il y a des décennies. Benicio Del Toro (monotone, monolithique et monosyllabique) joue Aaron Hallam, un ex-soldat ultra-spécialisé dans l’arme blanche dont le commutateur est bloqué à On: de retour du Kosovo, il commence à tuer des chasseurs en forêt. On sollicite son mentor à la retraite, L.T. Bonham (Tommy Lee Jones), pour qu’il le ramène à la justice. Une fois les deux protagonistes présentés débute une chasse à l’homme sans répit, sans pause aucune, un continuum éreintant. Ce n’est pas fortuit que Jones campe l’infatigable traqueur, on désire créer un parallèle avec Samuel Gerard, son personnage dans The Fugitive et U.S. Marshalls. Mais on nous a déjà fait le coup en meilleur; car ici, les trois scénaristes (David et Peter Griffiths et Art Monterastelli) manquent de souffle et de talent. Ils n’arrivent pas à nous faire gober que Jones pourrait si facilement retracer son élève en suivant les indices au sol, surtout en milieu urbain où le béton est l’ennemi de l’empreinte. On en vient à croire que le super-soldat Hallam n’est autre que le Petit Poucet, à force de répandre les preuves de son passage. On emprunte amplement à First Blood, couteau compris, et on tente de combler notre envie d’action par des combats virils d’une longueur interminable. Ça fonctionne pour le kung-fu, pas pour les techniques de combat de l’armée américaine. Côté coeur, ça n’accroche pas non plus: ni l’ancienne liaison du fugitif (Leslie Stefanson), ni la jolie agente du FBI (Connie Nielsen). Là encore, on voudrait s’enfuir. Au mieux, The Hunted donne le goût de revenir aux sources du thriller et, par exemple, de redécouvrir The Most Dangerous Game; film avec lequel on devrait assommer monsieur Friedkin…

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