Cinéma hongrois récent : Images magyares
Forte du succès de la rétrospective consacrée au cinéaste Béla Tarr, la Cinémathèque québécoise présente un cycle pour souligner la renaissance du cinéma hongrois. Au programme: 12 films de fiction, 4 oeuvres documentaires et expérimentales, ainsi qu’une sélection de 13 films d’animation.
Forte du succès de la rétrospective consacrée au cinéaste Bélà Tarr, la Cinémathèque québécoise présente un cycle pour souligner la renaissance du cinéma hongrois. Au programme: 12 films de fiction, 4 oeuvres documentaires et expérimentales, ainsi qu’une sélection de 13 films d’animation.
Naïve et ludique dans les années 1960, l’animation hongroise devient émouvante et allégorique dans les années 70 et 80; une évolution que prouvent avec éloquence les oeuvres de Marcell Jankovics (Gustavus, The Fellow-Man de 1965 et Sisyphus de 1974).
Au rythme du Canon de Pachelbel, le court métrage Safari de Boglarka Pölcz et Gergely Pölcz célèbre le dur quotidien des romanichels; un véritable poème visuel suivi du documentaire de Sándor Mohi dépeignant la vue d’une jeune gitane, As God Wishes.
De Péter Forgács, deux documentaires sur le sort des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale: Chute libre et The Danube Exodus. Grand prix au Festival Vue sur les docs 1997, Chute libre rassemble des extraits de films maison démontrant les moments heureux d’une famille juive du sud de la Hongrie. Quoique émouvante, cette chronique d’une mort annoncée s’avère une expérience agaçante; alors que défile constamment un texte à l’écran, deux narrateurs, un anglophone et un francophone, récitent simultanément les lois anti-juives. De quoi devenir schizophrène…
Par contre, la Palme d’Or du court métrage au Festival de Cannes 2002, le très beau After Rain, de Peter Meszaros, relate avec grande simplicité un violent drame conjugal. Quatre petites minutes fort bouleversantes. Le film est suivi de Temptations, de Zoltán Kamondi où un adolescent "hacker" se lie d’amitié avec une fillette tzigane.
Dans Passport, de Peter Gothar, une Ukrainienne croit avoir frappé le gros lot en épousant un Hongrois; hélas, le prince charmant est un pauvre alcoolique irresponsable. Une histoire misérabiliste racontée avec un humour mordant, des ellipses de temps cocasses et des images délavées hautement stylisées. Film à voir précédé du moyen métrage sur une bande de jeunes, Day After Day, de Kornel Mundruczo.
Signalons également Passion, du regretté György Fehér; une adaptation de The Postman Always Rings Twice par Béla Tarr; I Love Budapest d’Agnes Incze qui met en scène une jeune villageoise venue s’installer en ville; et Chico d’Ibolya Fekete qui relate le destin d’un révolutionnaire chilien d’origine judéo-hongroise combattant en Bosnie. Pour des images multifacettes d’un peuple et d’un pays. À découvrir du 27 mars au 12 avril.
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