Dreamcatcher : Y neige, dehors…
Cinéma

Dreamcatcher : Y neige, dehors…

Cela devient une loi en soi, que d’adapter tous les Stephen King au cinéma. Il écrit et, oeuvre après oeuvre, on s’empresse de transposer sans réfléchir. Comme King est fantastiquement prolifique, on ne les attend plus, ni même les espère: assez souvent, on les subit. Dreamcatcher, de Lawrence Kasdan (qui garde, malgré les fours, son aura de The Big Chill), tout dernier de la flopée horrifiante, ressasse les thèmes chers que l’on associe au romancier.

Cela devient une loi en soi que d’adapter tous les Stephen King au cinéma. Il écrit et, oeuvre après oeuvre, on s’empresse de transposer sans réfléchir. Comme King est fantastiquement prolifique, on ne les attend plus, ni même les espère: assez souvent, on les subit. Dreamcatcher, de Lawrence Kasdan (qui garde, malgré les fours, son aura de The Big Chill), tout dernier de la flopée horrifiante, ressasse les thèmes chers que l’on associe au romancier. Quatre chums (Thomas Jane, Jason Lee, Damian Lewis et Timothy Olyphant) reviennent depuis vingt ans au même chalet en saison hivernale. Durant leur jeunesse (émulation de Stand by me et de It), la rencontre avec un certain Duddits (Donnie Wahlberg) leur donne un pouvoir paranormal de télépathie. Pouvoir qui ne va pas tarder à leur servir, car un inconnu, atteint d’un mal étrange, titube vers eux dans la neige… On ne tremble pas que de froid, dans ce chalet.

D’après la campagne publicitaire monstre, on aurait juré un thème indien ou autochtone dans l’esprit du capteur de rêves. Vraiment pas. Nul doute, le film débute franchement bien: générique stimulant aux cristaux de glace, personnages bien amenés, bien présentés, aspects surnaturels savamment dosés. L’adaptation concoctée par l’imposant William Goldman (All The President’s Men, Misery) accompagné de Kasdan, entretient notre curiosité pour la première heure. Mais malheureusement, le récit glisse vers de la série B grand-guignolesque: les effets spéciaux prennent le dessus sur la qualité de l’histoire; on gaspille Morgan Freeman en militaire fêlé; bref, on ne nous convainc pas longtemps dans cette mixture de The Thing et d’Invasion of The Body Snatchers. On est déçu de ne pas voir exploitées les idées les plus invitantes comme le combat mental de Damian Lewis, possédé par un extra-terrestre cherchant refuge dans un recoin de son cerveau. Réduction malheureuse du littéraire, peut-être. Comme d’habitude on se permet les meilleurs artisans du domaine, mais vérifie-t-on la qualité intrinsèque du projet au départ?

Néanmoins, les touches d’humour apportent un mordant bienvenu et réussissent à nous tenir en alerte. Et certaines scènes, dont celle de la rencontre avec un chasseur mal en point aux relents scatologiques, volent assez haut. Sans être un fiasco, Dreamcatcher consiste en une première moitié captivante, jumelée à une autre pour le moins routinière. Un peu semblable à la carrière de Stephen King.

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