Les Derniers Chasseurs du petit havre : Pour la suite du monde
Cinéma

Les Derniers Chasseurs du petit havre : Pour la suite du monde

En 1993, le gouvernement fédéral impose un moratoire sur le poisson de fond; du coup, une grande partie de l’industrie de la pêche, activité économique principale des provinces de l’Atlantique, s’en trouve paralysée. Aujourd’hui, à Petit-de-Grat en Nouvelle-Écosse, un seul pêcheur est en droit de pêcher le flétan. Présenté en primeur lors des derniers Rendez-vous du cinéma québécois et mis en nomination pour le Jutra du meilleur documentaire, Les Derniers Chasseurs du petit havre, de Dominic Morissette et Catherine Pappas, brosse en toute simplicité le tableau d’un mode de vie en voie de disparition.

En 1993, le gouvernement fédéral impose un moratoire sur le poisson de fond; du coup, une grande partie de l’industrie de la pêche, activité économique principale des provinces de l’Atlantique, s’en trouve paralysée. Aujourd’hui, à Petit-de-Grat en Nouvelle-Écosse, un seul pêcheur est en droit de pêcher le flétan. Présenté en primeur lors des derniers Rendez-vous du cinéma québécois et mis en nomination pour le Jutra du meilleur documentaire, Les Derniers Chasseurs du petit havre, de Dominic Morissette et Catherine Pappas, brosse en toute simplicité le tableau d’un mode de vie en voie de disparition.

Dans le village côtier de Petit-de-Grat, la majorité des pêcheurs ont vendu leur bateau et leur licence puis sont retournés à l’école afin d’apprendre un nouveau métier. Seul Huntley David, 52 ans, a refusé de baisser les bras: la pêche, c’est sa vie et il a bien l’intention de continuer jusqu’à 60 ans. Avec sa petite équipe de pêcheurs, il s’embarque sur la mer houleuse pendant que les femmes empaquettent le poisson, qui se fait de plus en plus rare à l’usine. Sans avenir, les jeunes générations ont fui vers la ville, non sans regret; et leurs parents espèrent vainement leur retour. Sous ses voiles de brume, le petit havre prend des allures fantomatiques. Tout semble figé dans un temps presque révolu.

Photographes de formation, Morissette et Pappas, qui se sont aussi penchés sur le sort des communautés côtières de l’Asie du Sud, signent une première réalisation de facture plutôt classique, mais empreinte de sollicitude. Par son rythme lent et ses images austères, Les Derniers Chasseurs du petit havre rend compte sans fard du rude mode de vie du pêcheur; heureusement, les pittoresques personnages à l’accent acadien à couper au couteau (vive le sous-titrage!) apportent chaleur et simplicité. Chacun se rappelle avec nostalgie la belle époque où la morue était abondante. Parfois, l’amertume point furtivement dans leurs propos tantôt sages, tantôt amusés. Malgré la bonne humeur apparente des participants, l’atmosphère se fait lourde et morne. Entre les éclats de rire, surviennent de longs moments de silence. Chacun porte en soi le triste constat de leur existence et aucun des anciens pêcheurs ne croit en un avenir meilleur; comme le dit si bien l’un d’entre eux: "La pêche, ça reviendra jamais back…"

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