Découvertes allemandes : Scènes de la vie conjugale
Du 3 avril au 30 mai, le Goethe-Institut célèbre pour la 11e année consécutive la crème du cinéma allemand des dernières années. En tout, huit réalisations démontrant que le cinéma d’auteur, qu’il se fasse réaliste, austère ou sophistiqué, marque un retour en force des petits tracas quotidiens de monsieur et madame Tout-le-monde.
Du 3 avril au 30 mai, le Goethe-Institut célèbre pour la 11e année consécutive la crème du cinéma allemand des dernières années. En tout, huit réalisations démontrant que le cinéma d’auteur, qu’il se fasse réaliste, austère ou sophistiqué, marque un retour en force des petits tracas quotidiens de monsieur et madame Tout-le-monde.
En première canadienne, Finnlandia, premier long métrage d’Eleni Ampelakiotou et Gregor Schnitzler, raconte une sorte de Sous le sable, d’Ozon: le pénible retour à la vie normale d’une jeune femme qui a perdu son mari durant leurs vacances estivales sur une île en Finlande. Alors que se bousculent les souvenirs et les rêveries dans l’esprit de la veuve, le récit d’un couple à la dérive et l’ombre d’une mort mystérieuse émergent lentement. S’aimaient-ils encore? A-t-elle tué son mari? L’a-t-elle laissé mourir? Prix Max Ophuls à Sarrebruck, ce drame romantique en forme de thriller s’avère trop contemplatif pour susciter la compassion. Toutefois, la subtilité du montage, la photographie hyper-léchée et la trame sonore mélancolique, qui rappelle Arvo Pärt, en font une oeuvre envoûtante. Un élégant exercice de style d’une sensualité froide, à voir les 3 et 4 avril en présence de la réalisatrice.
Par contre, Frites et Folie (Halbe Treppe), d’Andreas Dresen (Rencontres nocturnes, La Policière), traite avec finesse de la vie sentimentale de deux couples bientôt quarantenaires qui verront leur amitié rudement mise à l’épreuve. Prisonniers d’une vie routinière, Uwe et Ellen, de même que Chris et Kathrin, n’ont plus de temps pour la romance. Pour tromper l’ennui, Ellen et Chris deviennent amants. Tout éclate lorsque Kathrin les surprend; chaque couple se voit alors forcé de réfléchir à son avenir. Pas facile de refaire sa vie quand on est resté trop longtemps ancré dans l’habitude… Récipiendaire de nombreux prix, dont les prestigieux Ours d’argent et Grand Prix du jury à Berlin, Frites et Folie porte un regard alerte et intimiste sur la vie conjugale. Tournée avec une caméra numérique, cette réalisation vivante aux allures de documentaire repose sur un scénario en partie improvisé par une formidable équipe d’acteurs, dont Gabriela Maria Schmide (prix d’interprétation pour La Policière). Coup de coeur pour une mise en scène qui agit en étau, coinçant les humains au bout de leurs rêves, dans des lieux exsangues les forçant à l’évasion (l’oiseau, l’adultère ou la musique); et qui réussit autant à s’effacer qu’à nous surprendre. À ne pas manquer les 10 et 11 avril.
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