Découvertes allemandes : Les ailes du désir
Cinéma

Découvertes allemandes : Les ailes du désir

Parmi les Découvertes allemandes présentées jusqu’au 30 mai au Goethe-Institut, soulignons trois oeuvres mettant en scène des personnages qui poseront des gestes radicaux pour fuir un destin aliénant.En première canadienne les 17 et 18 avril, le controversé Baader, de Christopher Roth (prix Alfred-Bauer pour une oeuvre innovatrice, Festival du film de Berlin, 2002), retrace, en prenant bien des distances avec la réalité, l’ascension d’un petit voleur d’automobiles jusqu’à la tête d’un organisme terroriste: Andreas Baader, chef de la Fraction Armée Rouge.

Parmi les Découvertes allemandes présentées jusqu’au 30 mai au Goethe-Institut, soulignons trois oeuvres mettant en scène des personnages qui poseront des gestes radicaux pour fuir un destin aliénant.

En première canadienne les 17 et 18 avril, le controversé Baader, de Christopher Roth (prix Alfred-Bauer pour une oeuvre innovatrice, Festival du film de Berlin 2002), retrace, en prenant bien des distances avec la réalité, l’ascension d’un petit voleur d’automobiles jusqu’à la tête d’un organisme terroriste: Andreas Baader, chef de la Fraction Armée Rouge. Malgré une réalisation bien ficelée qui rappelle un Oliver Stone façon Doors, l’oeuvre de Roth déçoit puisqu’il s’attarde davantage sur la fascination pour la musique pop et les voitures de luxe du clan Baader, plutôt que sur ses convictions sociopolitiques.

Deuxième et troisième volets de la trilogie sur le désir d’Iain Dithley, Je serais aux petits soins pour toi et Le Désir portent la signature rigoureuse et assurée du jeune réalisateur d’origine écossaise. Prix en or pour le meilleur film étudiant allemand en 2001, le moyen métrage Je serais aux petits soins pour toi relate l’histoire pathétique d’une orpheline de 17 ans en quête d’amour qui s’accroche vainement à ses rêves afin de ne pas affronter la réalité. Pour dépeindre l’univers pauvre et impitoyable de Ramona, Dithley a composé des plans fixes, parfois très sombres, où évoluent des personnages forcés de vivre ensemble. Regards furtifs, économie de gestes et dialogues laconiques suffisent à traduire toute l’indifférence que tous éprouvent à l’égard de la jeune rêveuse. Cadrant de près son héroïne, le réalisateur rend compte avec une insistance cruelle, presque insupportable, de toute sa détresse lorsqu’elle découvre enfin la vérité sur son entourage.

Tout aussi dépouillé et austère, Le Désir (Léopard d’or, Locarno 2002) met en scène Lena (magnifique Susanne-Marie Wrage), épouse soumise d’un pasteur tyrannique, qui s’éprend d’un mécanicien soupçonné de meurtre. Avec une précision chirurgicale, Dithley répète les scènes de repas frugaux pris en silence, les soins prodigués à la belle-soeur brutale et les nuits d’amour mécanique qui ponctuent le quotidien morne de la dévouée Lena. Avec sa conclusion aussi fatale que surprenante, Le Désir s’avère un drame prenant où l’émotion, à l’image du personnage central, transparaît en toute délicatesse. À ne pas manquer, les 24 et 25 avril.

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