Grégoire Moulin contre l'humanité : Tout ça pour ça
Cinéma

Grégoire Moulin contre l’humanité : Tout ça pour ça

Par un soir de foot rivant les Parisiens devant leur écran de télé, le malchanceux Grégoire Moulin (Artus de Penguern, aussi réalisateur et coscénariste) aura bien du mal à se rendre au bistrot où l’attend patiemment une prof de danse gaffeuse (Pascale Arbillot, du navet L’Extraterrestre). Rappelant sur un mode (très) mineur After Hours, de Scorsese, Grégoire Moulin contre l’humanité est une comédie picaresque qui démarre en lion mais qui s’étouffe bien avant d’avoir parcouru la moitié du parcours.

Par un soir de foot rivant les Parisiens devant leur écran de télé, le malchanceux Grégoire Moulin (Artus de Penguern, aussi réalisateur et coscénariste) aura bien du mal à se rendre au bistrot où l’attend patiemment une prof de danse gaffeuse (Pascale Arbillot, du navet L’Extraterrestre). Rappelant sur un mode (très) mineur After Hours, de Scorsese, Grégoire Moulin contre l’humanité est une comédie picaresque qui démarre en lion mais qui s’étouffe bien avant d’avoir parcouru la moitié du parcours.

En guise de prologue, de Penguern trace en courtes scènes amusantes le malheureux destin de Grégoire Moulin, à la façon d’Amélie Poulain. On retrouve chez le réalisateur, qui incarnait le sympathique écrivain raté du Fabuleux Destin, un petit air de famille avec Jeunet dans sa façon d’accumuler les hasards et les coïncidences. Toutefois, de Penguern et son coscénariste Jérôme L’hotsky se contentent de multiplier avec un plaisir trop appuyé les courses folles à travers la ville sans jamais approfondir leur récit, qui tourne bientôt à vide.

D’un côté, de rocambolesques embûches et de drôles de pistolets se dressent avec force répétition sur le chemin du timide Grégoire. Toujours à court de monnaie ou de moyen de transport, le pauvre homme se heurte constamment à l’incompréhension de tous, jusqu’à ce qu’il finisse par éclater et reprendre son destin en main. Et de l’autre, la donzelle, entourée de partisans tapageurs de l’O.P., tue l’ennui en se projetant dans Madame Bovary, prétexte à quelques saynètes parodiant platement les feuilletons télé. Pendant ce temps, la lassitude fait sournoisement son chemin et le rire rate son rendez-vous. Et après avoir usé du potentiel de chaque personnage, les scénaristes n’ont qu’une conclusion bâclée à servir.

Pourtant, pour un premier long métrage, le comédien-humoriste (qui a quelques courts à son actif) a créé habilement un univers kafkaïen, peuplé d’êtres hostiles, où toute violence est constamment désamorcée par un humour burlesque et une fantaisie continue. Plus près de la grosse farce que de la satire sociale, et grâce à son antihéros attachant et ses personnages colorés, Grégoire Moulin contre l’humanité reste une oeuvre sympathique. Vite consommée, vite oubliée.

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