Laurel Canyon : Mère indigne
Cinéma

Laurel Canyon : Mère indigne

Lisa Cholodenko, voilà quatre ans, surprenait la galerie en dévoilant l’exquis High Art. La rétine d’un groupe de cinéphiles branchés fut très impressionnée, tel du papier photographique. Dans le cas de Laurel Canyon (nom d’une rue d’Hollywood Hills), on est devant un flash furtif, qui ne ferait pas office de murale indélébile…

Lisa Cholodenko, voilà quatre ans, surprenait la galerie en dévoilant l’exquis High Art. La rétine d’un groupe de cinéphiles branchés fut très impressionnée, tel du papier photographique. Dans le cas de Laurel Canyon (nom d’une rue d’Hollywood Hills), on est devant un flash furtif, qui ne ferait pas office de murale indélébile…

Cholodenko retrouve son sujet: le fossé entre des mondes distants. Sam (Christian Bale) et Alex (Kate Beckinsale), un couple conservateur, lui un psy en devenir et elle au doctorat, croisent la maman de Sam (Frances McDormand), une productrice rock olé olé, et son jeune copain musicien (Allesandro Nivola) en session d’enregistrement dans la maison qu’elle devait leur prêter. Le couple coincé réagit tant bien que mal à la situation. L’état de crise est enclenché.

Dire que l’on voit venir les événements tient de l’euphémisme. On opère en mode raccourci filmique quand Sam flirte avec une collègue d’hôpital (Natasha McElhone), on a tout saisi en un rien de temps. Alors on se dit que ce doit être autre chose; une riche étude de personnages, par exemple. Pourtant, on nous embête vite avec cette relation mère-fils bâclée, même si McDormand étincelle. On nous guide métaphoriquement dans cette fascination d’Alex pour les musiciens cool et bien gelés. Et Cholodenko, aussi auteure du scénario, boucle le tout dans une récapitulation moralisatrice. Pour une catharsis bien comme il se doit, dramatique et croustillante, on repassera, puisque le film ne produit qu’un effet soporifique. Retenons quand même un ou deux moments dignes d’intérêt: une conversation où les phantasmes sont révélés dans un stationnement intérieur et une baignade à trois… mais on a vite fait de nous couper le plaisir. On peut s’amuser cinq minutes à voir McDormand exposer brièvement ses seins et se faire claquer les fesses par son homme et, parallèlement, voir Beckinsale dans une scène de lit, baisant en t-shirt.

Rappelons seulement que la force majeure de Laurel Canyon réside chez ces acteurs en pleine forme qui ont accepté l’aventure, se fiant peut-être sur High Art. Or, le deuxième film d’une sensation se révèle parfois une déception.

Voir calendrier
Cinéma exclusivités