The Safety of Objects : Bien de consommation
Cinéma

The Safety of Objects : Bien de consommation

Vu le nombre de portraits récents de la banlieue américaine, d’American Beauty à Storytelling, en passant par Les Simpson, on peut en déduire que c’est le sujet en or pour décrire les différentes couches de l’âme humaine et les multiples interactions sociales, puisque tout le monde est dans le même bocal. Et puis, partant du principe que les gens heureux n’ont pas d’histoire, on ne peut que conclure que la banlieue est un repaire de gens malheureux… Et même si ce n’était pas vrai, The Safety of Objects agit complètement dans ce sens.

Vu le nombre de portraits récents de la banlieue américaine, d’American Beauty à Storytelling, en passant par Les Simpson, on peut en déduire que c’est le sujet en or pour décrire les différentes couches de l’âme humaine et les multiples interactions sociales, puisque tout le monde est dans le même bocal. Et puis, partant du principe que les gens heureux n’ont pas d’histoire, on ne peut que conclure que la banlieue est un repaire de gens malheureux… Et même si ce n’était pas vrai, The Safety of Objects agit complètement dans ce sens. Rose Troche, scénariste, réalisatrice (Go Fish), co-productrice et co-monteuse, a regroupé des nouvelles de l’auteur A.M. Homes pour en faire un long filet narratif sur quelques familles mal en point. Elles ont de l’argent, elles consomment des biens et de la tranquillité, et de loin, leurs habitats ne diffèrent que par la forme de la piscine. Elles cherchent la conformité et non la différence, et se sont endormies dans le confort des choses.

Le tableau en détail est un peu plus nuancé, mais à peine. Glenn Close est la mère courage d’un fils handicapé après un accident d’auto qui a bouleversé le quartier. Dermot Mulroney est un avocat en panne qui met ses déboires sur le dos de la banlieue. Patricia Clarkson est une divorcée qui se bat pour le bonheur de ses filles et Mary Kay Place s’ennuie et ne veut pas vieillir. Beaucoup de femmes déçues, beaucoup d’enfants laissés à eux-mêmes, beaucoup de mecs mous et coincés: beau bouquet de vies étriquées qui ont oublié ou qui n’ont jamais connu le sens de l’aventure, ou qui se retrouvent prises au piège d’une situation non désirée. Ça sent le réchauffé? Sûr. Mais c’est comme le reste dans ce film choral relativement lourd en intersections: la grande image est banale et déjà vue, mais certaines parties valent la peine. Quelques moments, par les idées ou le jeu des acteurs, empêchent de tout jeter avec l’eau du bain. Comme Dermot Mulroney qui cherche avec maladresse un sens à la vie et qui mélange rosiers et mauvaises herbes; son fils (Alex House) qui découvre sa sexualité d’une étonnante manière; ou le jeu toujours épidermique de Glenn Close. Le plus prévisible, mais il n’est pas vain de le rappeler, reste cet effarant mandat que l’on donne aux objets, celui de rendre heureux, fascination réduite ici à une voiture et à une Barbie. Fable païenne où les divinités sont de plastique: gentil, sans plus.

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