Assassination Tango : La dernière danse
Cinéma

Assassination Tango : La dernière danse

John Anderson, un tueur à gages vieillissant (Robert Duvall), accepte un contrat en Argentine à la condition que l’affaire soit réglée en trois jours, soit à temps pour l’anniversaire de sa belle-fille de 8 ans. Entre-temps, sa cible est tenue à l’écart de Buenos Aires pour quelques semaines. La colère et la déception font place à l’émerveillement puisque durant son attente, le bandit succombe au tango.

John Anderson, un tueur à gages vieillissant (Robert Duvall), accepte un contrat en Argentine à la condition que l’affaire soit réglée en trois jours, soit à temps pour l’anniversaire de sa belle-fille de 8 ans. Entre-temps, sa cible est tenue à l’écart de Buenos Aires pour quelques semaines. La colère et la déception font place à l’émerveillement puisque durant son attente, le bandit succombe au tango.

Il faut avouer qu’Assassination Tango, le quatrième film de Duvall comme réalisateur, et le second comme scénariste (après The Apostle), dicte froidement son sujet. Le film est à l’égal de la carrière de l’acteur: subtil et économique, efficace et honnête. On se plaît à le retrouver en si grande forme, ne se mettant pas honteusement en spectacle du simple fait qu’il contrôle entièrement cette dangereuse danse. C’est aéré, souple et brusque, un jeu de pas aisé, un parallèle élégant avec sa passion pour le tango, attribuant même le rôle de Manuela, l’experte danseuse, à sa compagne dans la vie, Luciania Pedraza.

Outre les scènes de danse, qui, malgré l’amour injecté, ne rivalisent pas esthétiquement avec le Tango de Carlos Saura, il reste un solide suspense, terre à terre, centré sur ce tueur, sorte d’habile renard au minuscule pistolet de calibre ,22. Le film glisse tout en assurance, sans faux pas, et le personnage de Duvall captive par ses ruses. Il prépare son assassinat comme il l’entend, selon ses règles, au grand dam de son contact argentin (Rubén Blades). Pour mieux surprendre sa cible, les services secrets et son employeur (Frank Gio), il change même complètement de tactique. Scrupuleuse préparation détaillée suivie d’une improvisation pure, signalant une lointaine influence de Day of the Jackal. Il se dégage en effet une atmosphère de réalisme digne des films des années 70, où le scénario seul contribuait au plaisir du spectateur. Duvall est de la vieille école, il ne manipule pas, ne donnant pas au public son bonbon d’adrénaline habituel. Le film est bâti sur le désir de raconter une histoire avec des personnages crédibles, ayant un tant soit peu de profondeur. Se faisant, il chausse des thèmes personnels et nous convie cordialement à entrer dans sa danse.

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