Better Luck Tomorrow : Orient express
Cinéma

Better Luck Tomorrow : Orient express

Dans une école secondaire fréquentée par des jeunes de bonne famille, des élèves font partie de l’équipe du décathlon académique. L’un d’eux, le joueur de basket nerd sur les bords, en pince pour la jolie et studieuse cheerleader qui est la petite amie du beau rebelle en moto. Dit comme ça, on se croirait en plein Breakfast Club ou tout autre film d’ados à numéros. Mais contrairement à l’habitude, les héros ne sont pas roses et blonds, ils ont les yeux bridés.

Dans une école secondaire fréquentée par des jeunes de bonne famille, des élèves font partie de l’équipe du décathlon académique. L’un d’eux, le joueur de basket nerd sur les bords, en pince pour la jolie et studieuse cheerleader qui est la petite amie du beau rebelle en moto. Dit comme ça, on se croirait en plein Breakfast Club ou tout autre film d’ados à numéros. Mais contrairement à l’habitude, les héros ne sont pas roses et blonds, ils ont les yeux bridés.

Condamnés à mettre un peu de saveur ethnique, avec leur accent saccadé, en jouant les cracks en informatique ou les experts en arts martiaux à Hollywood, les Sino-Américains sont au premier plan dans Better Luck Tomorrow, de Justin Lin. Mais, contrairement aux Italo-Américains qui affichent avec fierté leurs origines latines, les héros du jeune réalisateur américain né à Taipei n’ont de chinois que l’apparence. En fait, on pourrait même leur reprocher d’être plus blancs que blancs – à l’exception du cliché d’élève modèle qu’ils véhiculent. Alors que les héroïnes du charmant Joy Luck Club, de Wayne Wang, préservaient leur héritage chinois tout en embrassant l’American way of life, Ben (sympathique Parry Shen) et ses camarades ne s’embarrassent pas des traditions asiatiques et s’expriment en anglais avec l’accent de la Côte-Ouest. Ils sont 100 % américains, même s’il y a toujours des Blancs pour leur signifier qu’ils ne sont pas arrivés les premiers en Amérique…

En un long flash-back sous forme de vidéoclip – le film est produit par MTV -, avec montage syncopé, trame sonore plaquée et violence stylisée, Ben relate comment lui et sa bande se sont enfoncés peu à peu dans la criminalité. De l’univers preppie et bonbon de John Hugues, on glisse vers celui plus sordide et amoral de Larry Clarke où aucune figure d’autorité n’est en vue. D’ailleurs, serait-ce l’absence des parents qui justifie cette fuite vers le crime? À moins que ce ne soit la platitude de la vie de banlieue? La pression de demeurer un élève parfait? Justin Lin fournit bien peu de réponses. Combinant joyeusement des éléments propres aux films de gangsters et aux comédies pour adolescents, Better Luck Tomorrow s’avère une réalisation à l’image de ses jeunes personnages en mal de sensations fortes, plus maniérée que substantielle.

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