Cinéma

La Maison du mystèreCo HoedemanFelliniLa crise du café

La Maison du mystère

Ce truc est invraisemblable. D’autant plus fou que ce film fait encore effet sur des esprits lessivés par Star Wars, Titanic et Matrix. Car La Maison du mystère est un film muet en épisodes, qui date tout de même de 1923… Cette maxi-série est signée Alexandre Volkoff, Russe exilé, qui a fait jouer quelques compatriotes dont le héros, Ivan Mosjoukine. Histoire de démêlés amoureux et de trahison dans la haute bourgeoisie, le ton est digne de celui d’un roman de gare. Du grand mélo génial dont on peut rire (voir Charles Vanel jeunot en machiavélique méchant!), mais dont on ressort aussi surpris par quelques scènes joliment découpées. Un feuilleton à suivre avec des noms de chapitres aussi troublants que L’Ami félon, L’Ambition au service de la haine ou Les Caprices du destin, c’est du bonbon qui met d’excellente humeur. Copie nettoyée accompagnée au piano par Gabriel Thibaudeau, tous les vendredis de mai à 18 h 30. Faut pas rater le début. La série va conquérir le monde: elle sera en tournée au MOMA à New York le 27 juin et au Pacific Films Archives, à Berkeley, le 13 juillet. À la Cinémathèque québécoise.

Co Hoedeman

À l’occasion de ses 40 ans, la Cinémathèque québécoise propose un voyage dans l’univers de Co Hoedeman. Ceux et celles qui n’ont pas encore fondu de tendresse devant Ludovic peuvent aller voir pourquoi petits et grands sont gagas devant un nounours: une grande exposition dans la salle Norman-McLaren regroupe tous les personnages imaginés et animés par le cinéaste. Les croquis, dessins, décors, marionnettes et animaux des légendes inuits; le bac à sable du Château de sable qui lui a valu un Oscar en 77; le monde du Trésor des Grotocéans; et puis, dans le dernier espace, les décors et amis de l’adorable ourson dans Les Quatre Saisons de la vie de Ludovic. Craquant, même pour les grands. Jusqu’au 31 août.

Fellini ou la satire libératrice

Il est dans l’air du temps, Federico: le documentaire de Damien Pettigrew, Fellini: Je suis un grand menteur, vient de sortir en salles et connaît déjà un succès d’estime aux États-Unis; le prochain Festival de Cannes lui rend hommage avec des copies restaurées; et Paul Warren, prof et critique de cinéma, vient de lui consacrer un livre, Fellini ou la satire libératrice (VLB éditeur). On a donc le printemps fellinien. Partant de questionnements sur l’héritage du fascisme dans le cinéma de Fellini, d’analyses ultra-précises de ses films et de conversations avec Il Maestro, Paul Warren oriente l’oeuvre du metteur en scène dans une systématique très calculée et dénonciatrice. Approche pointue et passionnante. Du plan par plan pour fans en délire.

La Crise du café

Pour ceux qui ne comprennent pas très bien comment fonctionne le système équitable, le Centre canadien d’étude et de coopération internationale (CECI) présente La Crise du café de Santiago Bertolino, qui donne la parole aux Guatémaltèques et aux coopérants pour expliquer comment éviter une crise en développant le marché du café équitable et bio. Un film qui s’inscrit dans la 2e Semaine nationale du commerce équitable (du 11 au 17 mai). Film et débat, le 5 mai à 19 h, au Centre St-Pierre, 1212, rue Panet, Montréal.