The Dancer Upstairs : L'amour au temps de la révolution
Cinéma

The Dancer Upstairs : L’amour au temps de la révolution

En 1997, l’American Librairies Association nommait The Dancer Upstairs du Britannique Nicholas Shakespeare "meilleur roman de l’année". Fils de diplomate ayant vécu au Pérou, l’écrivain s’était inspiré de la révolution péruvienne du Sentier lumineux menée par Abimael Guzman de 1980 à 1992. Le bouquin avait sans doute tous les éléments pour combler le lecteur, mais le film scénarisé par Shakespeare et réalisé par l’acteur John Malkovich s’avère peu captivant, pas du tout émouvant et surtout très long. Si long qu’on voudrait fouetter le monteur tant certaines scènes s’étirent inutilement. Ce n’est plus de la contemplation, mais de la complaisance.

En 1997, l’American Librairies Association nommait The Dancer Upstairs du Britannique Nicholas Shakespeare "meilleur roman de l’année". Fils de diplomate ayant vécu au Pérou, l’écrivain s’était inspiré de la révolution péruvienne du Sentier lumineux menée par Abimael Guzman de 1980 à 1992. Le bouquin avait sans doute tous les éléments pour combler le lecteur, mais le film scénarisé par Shakespeare et réalisé par l’acteur John Malkovich s’avère peu captivant, pas du tout émouvant et surtout très long. Si long qu’on voudrait fouetter le monteur tant certaines scènes s’étirent inutilement. Ce n’est plus de la contemplation, mais de la complaisance.

L’ensemble démarre plutôt bien. Dans un pays sud-américain anonyme, une révolution se prépare à la suite de l’élection d’un nouveau président. Défilent alors des images percutantes de violence, tels ces chiens pendus aux lampadaires, un bâton de dynamite enfoncé dans la gorge, et des attentats à la bombe perpétrés par des gamins de bidonvilles. Partout des pancartes aux lettres sanglantes célèbrent le mystérieux Ezequiel. Avec des millions de citoyens suspects sur les bras, le policier Agusto Rejas (l’Espagnol Javier Bardem, révélation de Before Night Falls) voit bientôt son enquête confiée à l’armée.

Sous prétexte de ne pas vouloir relire Kant et Marx, maîtres à penser d’Ezequiel, le grand Malko a préféré le drame romantique au thriller sociopolitique. De fait, la révolution ne sert que de trame de fond à l’histoire d’amour entre Rejas et Yolanda (l’Italienne Laura Morante de La Chambre du fils), la professeure de ballet de sa fille. Or, l’idylle se développe si sagement qu’elle ne suscite pas plus d’intérêt que la révolution – dont on n’apprendra jamais les réels fondements. Les acteurs, irréprochables, sont aux prises avec des coquilles vides en guise de personnages. Le scénario est bancal, mais Malkovich, metteur en scène de théâtre accompli, signe tout de même un premier film honnête.

Pour couronner le tout, il fallait cette stupide convention cinématographique qui fait que tout le monde parle anglais à l’exception de quelques individus. Dans le cas présent, une poignée de Chinois et d’indigènes. Ainsi, la plupart des acteurs s’expriment dans une langue seconde avec un accent à couper au couteau, particulièrement l’Argentin Juan Diego Botto. C’est donc si insupportable que cela, les sous-titres?

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