Nowhere in Africa : Vues d'Afrique
Cinéma

Nowhere in Africa : Vues d’Afrique

Deuxième film allemand à obtenir l’Oscar du meilleur film étranger (après Le Tambour de Volker Schlöndorf en 1979), Nowhere in Africa de Caroline Link (Annalouise and Anton) est beaucoup plus qu’une énième variation sur l’Holocauste.

Deuxième film allemand à obtenir l’Oscar du meilleur film étranger (après Le Tambour de Volker Schlöndorf en 1979), Nowhere in Africa de Caroline Link (Annalouise and Anton) est beaucoup plus qu’une énième variation sur l’Holocauste. Alors que Le Pianiste de Roman Polanski illustrait avec brio la guerre vue de l’intérieur d’un ghetto juif et que The Grey Zone de Tim Blake Nelson plongeait cruellement dans le quotidien d’un camp de concentration, Nowhere in Africa raconte, sous la forme d’un somptueux drame épique, l’Holocauste tel que vécu en exil. De fait, dans cette adaptation libre du roman autobiographique de Stefanie Zweig, les horreurs de la guerre parviendront discrètement par le biais de la radio et des trop rares missives des êtres chers aux Redlich, petite famille juive de la bourgeoisie berlinoise qui a choisi de s’exiler au Kenya afin de fuir le régime nazi en 1938.

L’adaptation sera particulièrement difficile pour Jettel (magnifique Juliane Köhler, l’aryenne ménagère d’Aimée et Jaguar), dont le comportement envers les Africains rappellera celui des Allemands envers les Juifs. Bénéficiant de l’amitié inébranlable du cuisinier Owuor (Sidede Onyulo, touchant dans un rôle grossièrement ébauché), son mari et sa fille s’attacheront rapidement à leur terre d’adoption. Malgré quelques ellipses maladroites, Link relate avec subtilité les frictions conjugales du couple Redlich et la lente transformation de Jettel. Par moments, la fresque romanesque verse dans le documentaire ethnographique avec ces rites qu’on nous balance sans réelle explication. Mais en tout temps, Nowhere in Africa séduit par la splendeur de ses paysages africains.

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