Spun : Mauvais trip

On se souvient du voyage éclair de la drogue dans le sang qui finissait dans l’oeil écarquillé de junkies dans Requiem for a Dream. Pas malin de refaire la même chose dans Spun, de Jonas Akerlund, le réalisateur suédois chouchou des stars et de la pub. Ce film n’est pas malin en général, il est même très ennuyeux et prétentieux. Trip de trois jours avec drogue à haute dose dans le nord de L.A., où un étudiant miteux (Jason Schwartzman) devient chauffeur du Cook, celui qui concocte les cristaux (Mickey Rourke), et de sa petite amie, strip-teaseuse de Vegas (Brittany Murphy). Dans le quartier, on trouve aussi un couple de junkies très minables (John Leguizamo et Mena Suvari), un demeuré boutonneux (Patrick Fugit), deux flics sur le speed (Peter Stormare et Alexis Arquette), une voisine butch (Debbie Harry), un revendeur grande folle (Eric Roberts) et quelques caméos appuyés de Ron Jeremy, Tony Kaye, et Rob Halford. Voici la liste des petits copains du réalisateur. Et tous s’étiolent dans un montage saccadé archi-vu sur une absence de scénario, des tics de comportements mal dirigés, une mise en scène inexistante qui fait simplement se succéder des caricatures de losers entre sordide et comique. Pathétique.

Rien ne tient debout dans ce film, sauf deux choses: une Volvo marron pourrie et Mickey Rourke. Un revenant pareil, avec un look aussi effarant (quand ce n’est pas effrayant), mérite une mention. Le reste est risible. Le montage parallèle de Leguizamo se masturbant avec une chaussette et de Suvari souffrant de constipation en son et lumière demande une vision précise ou un talent certain de la part du metteur en scène. Un grand vide dans les deux cas.

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