Pirates of the Caribbean: The Curse of the Black Pearl : À l’abordage!
Alignez les films de pirates des 30 dernières années: Swashbuckler, Pirates de Polanski, The Goonies, The Pirate Movie (une comédie musicale) et enfin, Cuthroat Island de Renny Harlin. Tous des échecs admirablement bien lestés pour faire un retentissant clonk! en touchant le fond. C’est indéniable, ce genre moribond se fait bouder par le public. Braves sont ceux qui prennent le risque de s’échouer à nouveau en nous présentant Pirates of the Caribbean. Pire, l’origine du film de Gore Verbinski (The Mexican, The Ring) provient d’un manège éponyme de Disneyland. Le drapeau noir hissé flotte.
Force est d’admettre que les vents sont cette fois favorables et que les voiles se gonflent fièrement, car ce film d’aventures est exquis. Il présente toute la culture populaire existant autour des pirates, mais dans un ordre nouveau, et le résultat final est un régal.
Johnny Depp campe Jack Sparrow, un flibustier excentrique dans une mauvaise passe, cherchant un moyen de s’arroger un trois-mâts quelconque pour écumer les mers. Il n’a qu’un désir, recroiser le fer avec son ex-allié, Barbarossa (Geoffrey Rush), capitaine du Black Pearl, un navire maudit s’il en est un.
Tout y est pour le plaisir du spectateur avide de sensations fortes et mordu du genre: le trésor, les duels, la demoiselle hardie (rafraîchissante Keira Knightley de Bend It Like Beckham), les canons, le perroquet, sans oublier le supplice de la planche. Aucun arrêt possible, même si ça respire bien. Depp cabotine positivement, composant un corsaire mémorable, gauche sans être maladroit, confiant sans être sûr. Et Orlando Bloom (le Legolas de Lord of the Rings) confirme son intensité physique. Les surprises abondent, comme cette chouette malédiction aztèque (sous forme de doublons à tête de mort), mariant les mythes avec des effets spéciaux remarquables. Verbinski rivalise avec les plus époustouflants films d’Errol Flynn ou de Burt Lancaster, mais l’accent est moins sur le maniement des lames (quoique Depp et Bloom ne s’épargnent pas) que sur le sens de l’aventure à grande échelle. Sans hésitations, Pirates of the Caribbean renflouera la cote de popularité du genre. À l’abordage!
Voir calendrier
Cinéma À l’affiche