Seabiscuit : Drame hippique
Cinéma

Seabiscuit : Drame hippique

Scénariste de Big et de Dave, GARY ROSS en avait séduit plus d’un avec son premier long métrage, la charmante comédie fantaisiste Pleasantville, où il s’amusait à critiquer, non sans se faire un tantinet moraliste, les "bonnes vieilles valeurs" de l’Amérique puritaine et conservatrice des années 50.

Cette fois, le réalisateur retourne aux années 30 pour louer le courage et la détermination de trois hommes au destin brisé. Un antidote au cynisme ambiant? Encore faut-il adorer les courses de chevaux – ô combien nombreuses! – et s’armer de patience.

Durant la Grande Dépression, les Américains ont vibré au rythme des courses de Seabiscuit, un canasson devenu, contre toute attente, un champion grâce à l’entêtement de son riche propriétaire excentrique (distingué Jeff Bridges), de son placide entraîneur solitaire (superbe Chris Cooper) et d’un jeune jockey impétueux (fougueux Tobey Maguire). Avant de passer entre les mains de Ross, ce fait vécu a été relaté par Laura Hillenbrand, auteure du best-seller Seabiscuit: An American Legend. Comment? Vous ne connaissez pas cette mythique histoire? Qu’à cela ne tienne, Ross vous prendra par la main afin de vous guider à travers ce film pavé de bonnes intentions où l’issue de chaque course, tournée au demeurant avec un grand souci de réalisme, est télégraphiée à l’avance.

Vous dire que Seabiscuit avait déjà fait l’objet en 1949 d’une adaptation mettant en vedette une Shirley Temple adulte en dit long sur sa riche teneur en glucides… Heureusement, Ross a eu l’excellente idée de truffer le tout de films d’archives. De cette façon, il réussit à sortir Seabiscuit de son académisme ronflant et à nous faire oublier ses airs de déjà-vu. Plus encore, ce drame sportif, qui bénéficie de la photographie très soignée de John Shwartzman (The Rookie), devient une fascinante exploration de l’Amérique au temps où l’automobile bouscula le mode de vie des cow-boys du Far West. Toutefois, on regrette que le réalisateur n’ait pas fouetté le monteur William Goldenberg (Ali) tant on piétine par moments. Enfin, porté par l’envahissante et pompière musique de Randy Newman (Monsters Inc.), Seabiscuit s’avère tellement optimiste qu’il ferait passer Frank Capra pour un nihiliste fini, et si patriotique qu’on se surprend à ne pas y voir un drapeau américain flotter fièrement en guise de dernier plan.

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