S.W.AT. : Soit!
Vous avez sans doute peu de souvenirs marquants de la série télé de 1975-76 S.W.A.T. et du beau Robert Urich qui y jouait l’officier Jim Street, mais vous vous souvenez peut-être de son thème musical. Chose étrange, le même phénomène se produit avec le film de CLARK JOHNSON.
À part la jolie gueule de Colin Farrell et l’air de S.W.A.T., que l’on nous sert ad nauseam durant deux heures, pas grand chose à signaler dans cette réalisation aussi impersonnelle que pétaradante. Pour les nostalgiques, le réalisateur a même pris soin d’inclure un extrait de la série que regarde l’un des personnages. Ah! La jolie mise en abyme! De plus, pour célébrer leur entrée officielle dans la "Special Weapons and Tactics Unit", les policiers entonnent en choeur… vous devinez quoi! Ah! Postmodernisme quand tu nous tiens!
Dans cette version revampée au goût du jour pour le cinéma, le lieutenant Hondo (Samuel L. Jackson sur le pilote automatique) ainsi que les officiers Street (Farrell, égal à lui-même), Kaye (LL Cool J) et McCabe (Josh Charles) sont de retour avec de nouveaux partenaires, le moustachu Boxer (Brian Van Holt) et la virile Sanchez (qui de mieux que Michelle Rodriguez pour jouer les policières dures à cuire?). Évidemment, dès qu’une femme se pointe parmi les mecs, au cinéma du moins, s’ensuivent quelques tensions sexuelles et remarques sexistes. Après un entraînement qui semble vouloir s’éterniser – du moins, pendant toute la première partie – , les membres de l’escouade auront pour mission de mettre la main au collet d’un baron de la drogue (le zozotant mais séduisant Olivier Martinez en vilain Français de service) qui promet 100 millions de dollars à quiconque l’aidera à fuir les États-Unis. Imaginez la suite…
Peut-on vraiment parler de cinéma devant un tel produit? Dénué de réel suspense malgré quelques revirements (il faut bien des traîtres pour mettre un peu plus de sang dans ce récit anémique), S.W.A.T. s’avère qu’une banale enfilade de poursuites en auto, hélico et tutti quanti dans Los Angeles, de fusillades et de coups sur la gueule. Comme si Clark Johnson, réalisateur de plusieurs séries policières (dont NYPD Blue et Law and Order), s’était enfin payé le plaisir d’utiliser tous les effets spéciaux dont le prive la télévision. Beaucoup de bruit pour rien.
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