Gasoline : Lesbiennes à l’italienne
Néons grésillants sur bord d’autoroute italienne, Lenni (Regina Orioli) et Stella (Maya Sansa), un couple de jeunes lesbiennes, s’occupent d’une petite station-service isolée où elles vivent un bonheur paisible. Jusqu’au jour où la mère de Lenni (Mariella Valentini), sensuelle bourgeoise, débarque à l’improviste pour remettre une importante somme d’argent à sa fille dont elle découvre l’homosexualité. Une violente dispute éclate alors entre les deux femmes. De manière plus ou moins accidentelle, la mère finit par se fracasser le crâne contre le comptoir du bar. De peur d’être accusées de meurtre, Lenni et Stella prennent la fuite, le corps de la défunte dans le coffre de la voiture.
Adapté du roman d’Elena Stancanelli, Gasoline est le premier long-métrage de Monica Stambrini. Une variation néo-noire italo-lesbienne sur thèmes de road-movie à la Thelma et Louise.
L’esthétique visuelle du film est raffinée. La photographie de Fabio Cianchetti rend avec style et sensualité la tonalité de cet univers aux teintes bleutées et lumières froides. Mais le tout sonne creux, manque de maturité.
Parsemée de flash-back, cette folle cavalcade revêt les attraits d’un voyage initiatique pour Lenni, qui se voit grandir, devenir femme, grâce aux conseils en voix off du fantôme de sa mère. La réalisatrice a opté pour un style surréel, visant à représenter l’importance de la mère dans la psyché féminine… Ajoutez à cela une petite touche religieuse, les deux fugitives faisant la rencontre inopinée d’un prêtre en mobylette leur tenant un discours sur l’amour, suivie d’une course effrénée entre deux voitures tournoyant sous une croix. Clin d’oil au clivage existant entre société contemporaine, homosexualité et religion? Peu subtil, tout ça… Et puis il y a ce groupe de trois crapules qui ne cesse de harceler Lenni et Stella, réapparaissant à tout bout de champ et entraînant le film dans une série de péripéties insensées.
Dommage parce qu’il y avait du potentiel derrière la volonté esthétisante de Monica Stambrini et l’interprétation de ses actrices. Mais le scénario manque de substance. Résultat? Bien des allées et venues pour finalement pas grand-chose.
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